Après le syndicat des ophtalmos, la Société Française d’Ophtalmologie et l’Académie Française d’Ophtalmologie s’inquiètent à leur tour de la nette baisse de fréquentation des consultations. À leur niveau, les opticiens peuvent utilement relayer l'information sur l'existence de permanences ophtalmologiques traitant les urgences ainsi que les maladies oculaires chroniques.

Il y a quelques jours, le président du syndicat des ophtalmologistes s’alarmait de la baisse majeure du nombre de consultations en médecine spécialisée, craignant à terme de lourdes conséquences sur la santé visuelle des Français. À commencer par ceux qui nécessitent un suivi régulier pour cause de maladie chronique. Même inquiétude, aujourd’hui, du côté de la Société Française d’Ophtalmologie (société savante scientifique nationale) et de l’Académie Française d’Ophtalmologie (conseil national professionnel d’ophtalmologie) qui signent un communiqué de presse commun sur ce même sujet. D’une même voix, ils tiennent à rappeler « qu’en cette période de confinement, les consultations d’ophtalmologie en ville et à l’hôpital continuent à recevoir les urgences et qu’il faut absolument s’y rendre dans des cas précis* et selon des modalités définies. Tout retard pourrait entraîner des séquelles visuelles irréversibles ou plus rarement des complications neurologiques ou générales sévères ».

Il en va de même pour ceux des patients qui présentent une maladie oculaire chronique. Eux aussi désertent massivement les cabinets, alors qu’ils doivent continuer à consulter pour se faire surveiller ou pour évaluer la nécessité, l’efficacité ou la tolérance d’un traitement**. « Il faut en parler à son ophtalmologiste, qui sera à même d’en juger car il est le seul à connaître parfaitement son patient. Une téléconsultation pourra parfois lui être proposée », suggèrent possiblement la SFO et l’AFO, bien conscientes que les patients sont réticents, en ce moment, à sortir de chez eux, même pour des motifs médicaux. « Partout, le parcours de soin a été adapté en assurant le respect des gestes barrière et en assurant un temps d’attente réduit », affirment ensemble la SFO et l'AFO pour tranquilliser la patientèle craintive.

Auprès de leur entourage, les opticiens peuvent, dans ce contexte, se faire l’écho que les hôpitaux et la plupart des cabinets de ville organisent des permanences téléphoniques et des consultations pour les urgences et le suivi des maladies chroniques. Comment ? Soit en informant tout simplement proches et connaissances. Soit par exemple en faisant passer le message sur son site internet ou ses réseaux sociaux, quand l’opticien en possède. Joint ce matin par nos soins, le Dr Bour, président du SNOF, pense en effet que les opticiens peuvent faire utilement circuler l’info autour d’eux : « Tout relais national et local est bon à prendre, car les gens ne savent tout simplement pas qu’ils peuvent consulter en ce moment. Les patients doivent savoir par tous les moyens que toutes les précautions nécessaires ont été prises par les médecins pour assurer, en toute sécurité sanitaire, la continuité des actes de soin. »

* Par urgence, il faut comprendre : baisse d’acuité visuelle rapide ou brutale, rougeur oculaire récente, douleur oculaire ou rétro-oculaire, voile visuel d’apparition rapide ou brutale dans le champ visuel, paralysie oculomotrice rapide ou brutale ou encore traumatisme oculaire par contusion ou projection (incluant brulures chimiques).

** Par exemple : anti-VEGF au cours de la DMLA humide, anti-hypertenseurs lors d’un glaucome mal équilibré, immunomodulateurs donnés dans le cadre d’une maladie inflammatoire oculaire ou d’une greffe de cornée, infection ou ulcère cornéen en suivi de cicatrisation, suivi d’une chirurgie compliquée...

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