À 15 jours de distance, Marc Simoncini (Sensee.com) réagit aux propos d'Alain Afflelou sur la vente d'équipements optiques en ligne. Extraits.

"Je ne crois pas une seconde à la vente de lunettes sur Internet". Ainsi parlait Alain Afflelou, il y a deux semaines, sur BFM Business. Et de dire alors toute la réserve que lui inspirait Sensee.com, le site lancé par Marc Simoncini, qu'il considère comme n'étant "pas du métier". À son tour le fondateur de Sensee lui réplique. C'était hier sur le même plateau. Et sa réponse surprend, Marc Simoncini abondant en partie dans le sens d'Alain Afflelou : "Alain Afflelou a raison. La vente de lunettes en ligne ne sera pas un succès. Nous pensons que seuls 5% des gens les acheteront sur Internet. Les chaînes établies garderont ad vitam aeternam 95 % du marché". En revanche, sur la mise en cause du professionnalisme de son site, Marc Simoncini s'est montré très ferme : "Les mesures sont prises à distance par les opticiens de Sensee qui vendent et conseillent les clients. Donc, il (Alain Afflelou_ndlr) ne peut pas dire que nous ne sommes pas opticien".
Le fondateur de Sensee estime en fait que le rôle d'un site comme le sien est d'ouvrir les yeux sur les prix pratiqués en magasin :  "Nous expliquons combien coûte une paire de lunettes.  A chaque fois que les Français vont chez un opticien, qui leur rend probablement un très bon service, ils lui laissent entre 300 et 600 euros pour le conseil rendu". Sous-entendu : c'est cher payé pour être conseillé…

Le créateur de Sensee.com pense d'autre part que le marché de l'optique en ligne n'est pas encore suffisamment mature. 5 à 6 ans sont d'après lui encore nécessaires pour attirer les porteurs vers ce canal de vente. Si, pour l'heure, la bascule ne se fait que tout doucement, c'est à cause, estime M. Simoncini, de la prise en charge des complémentaires santé qui réduise fortement la dépense des consommateurs :  "Pour l'instant, ça ne peut pas bien marcher car les gens ne payent pas leurs lunettes. A quoi bon les payer moins cher s'ils ne les paient pas ?". Mais pour lui ce ne sera pas éternellement le cas : "Nous allons assister au changement du système : tôt ou tard, les gens feront attention au prix de leurs lunettes, et ce sera probablement dès demain".