Sollicitées par notre rédaction, les organisations représentatives d’opticiens et/ou d’optométristes donnent successivement leur point de vue, entre constats et préconisations, sur la question de la réduction des délais d’attente en ophtalmologie. Après la FNOF et le ROF, le Syndicat national des centres d'optique mutualistes fait valoir aujourd'hui ses arguments.

En 2017, le Syndicat national des ophtalmologistes de France avait lancé l’opération baptisée « Objectif zéro délai en 2022 ». Il s’agissait, en cinq ans, de réduire les délais de rendez-vous dans les cabinets. À l’époque, il fallait attendre 100 jours en moyenne pour décrocher une consultation. Le syndicat considère que les mesures qu’il a défendues auprès des pouvoirs publics commencent à porter leurs fruits. Selon ses estimations, le développement du travail aidé et la délégation des tâches auraient permis une baisse moyenne de 33 jours des délais de rendez-vous. Et pour accentuer cette dynamique, le syndicat a présenté fin mai un nouveau plan d’action pour en finir avec les zones médicalement sous-dotées à l’horizon des cinq ans, notamment en soutenant le développement des cabinets secondaires. Et les organisations d’opticiens et/ou d’optométristes, quel regard portent-elles sur cet « Objectif zéro délai » ? Depuis mercredi, nous donnons successivement la parole à la Fédération nationale des opticiens de France (FNOF), au Rassemblement des opticiens de France (ROF), au Syndicat national des centres d'optique mutualistes (SYNOM) ainsi qu’à l’Association des Optométristes de France (AOF).

Après la FNOF et le ROFVéronique Bazillaud, sa déléguée générale, fait valoir le point de vue du Syndicat des opticiens mutualistes :

« Le SYNOM appellerait de ses vœux la réalisation de cet objectif 'Zéro délai' qui semble malheureusement inatteignable en 2022. Le SYNOM constate que les causes des délais d’attente sont multiples et ne vont pas disparaitre d’ici 2022 : notamment de moins en moins d’ophtalmologues (départs en retraite actuellement non compensés par les jeunes diplômés, la nouvelle promo élargit ne sortant qu’en 2024), des besoins en croissance constante et des retards de consultations liés à la crise Covid non encore rattrapés.
 
Pour atteindre l’objectif fixé, le SYNOM considère qu’il sera nécessaire d’appliquer les dispositifs prévus par le rapport IGAS-IGESR sur la filière visuelle en donnant la priorité aux propositions les plus rapides à mettre en œuvre, et qui conservent l’organisation actuelle des soins visuels avec l’ophtalmologue comme référent médical.
 
Enfin, le SYNOM considère que l’innovation technologique, la téléconsultation notamment, sera à terme, en étant bien organisée et bien encadrée, un facteur de réduction des délais d’attente en santé visuelle.
 
Ces propositions devront être suivies d’une réforme de fond sur la formation des professions paramédicales de la santé visuelle. Le Synom soutient les propositions de l’IGAS de créer une licence de santé visuelle, ainsi qu’un master de pratique avancée en santé visuelle, ouvert aux orthoptistes et aux opticiens-lunetiers, sous supervision médicale, pour contribuer à la prise en charge de pathologies plus complexes. »

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