Commandée à Ipsos par le ROF, une étude montre l’adhésion des Français aux mesures proposées par le rapport IGAS-IGESR sur le rôle renforcé des opticiens en vue d’améliorer rapidement l’accès aux soins visuels.

« Cette étude montre l’adhésion des personnes interrogées à la mise en œuvre des propositions visant à donner un plus grand rôle aux opticiens et aux orthoptistes en soutien des ophtalmologistes dans la perspective de fluidifier le parcours de soins », résume dans sa synthèse le Rassemblement des Opticiens de France (ROF) à propos d’une enquête qu’il a commandée à l’institut Ipsos*. Plus de 2 000 Français ont en effet été interrogés sur leur parcours de santé visuelle et sur les évolutions à lui apporter, en particulier en ce qui concerne la place des opticiens au sein de l’organisation de la filière.

S’agissant de l’examen de réfraction, pierre angulaire d’un éventuel renouvellement des équipements à partir d’une ordonnance en cours de validité, 80 % des Français ont confiance dans leur opticien ou leur orthoptiste pour le réaliser. Plus de 3 sondés sur 10 ne sont toutefois pas informés des possibilités de renouvellement de leurs lunettes chez les opticiens ou les orthoptistes. Et ils sont une majorité - 84 % - à juger utile la réalisation de campagnes d’information autour de ce dispositif du renouvellement de l’équipement par les uns ou les autres.

D’autre part, les personnes interrogées plébiscitent massivement l’extension du périmètre d’intervention des opticiens. 87 % des Français se disent ainsi favorables à ce que les opticiens et les orthoptistes puissent participer à des campagnes institutionnelles de dépistage des troubles de la vision dans les écoles. 82 % d’entre eux approuvent l’idée que l’opticien puisse ajuster la correction d’un équipement sans qu’il soit nécessaire d’obtenir une nouvelle ordonnance en cas d’inconfort visuel. De même, 75 % des Français accueillent favorablement le fait qu’un opticien puisse réaliser des examens de vue en dehors du magasin (à domicile, en EHPAD, etc.). Près de 7 déclarants sur 10 adhèrent par ailleurs à la perspective de voir allonger de deux ans la durée de leur ordonnance durant laquelle un opticien ou un orthoptiste peut renouveler leurs équipements.

En lien notamment avec l’impossibilité d’avoir un rendez-vous chez un ophtalmologiste dans un certain nombre de territoires, le sondage a aussi questionné les Français sur leur perception du recours à la téléconsultation réalisée par un médecin ophtalmologiste avec la participation d’un opticien. Apparemment, c’est une approche que les Français soutiennent assez : 68 % des personnes interrogées sont prêtes à ce que les prises de mesures nécessaires à une téléconsultation ophtalmologique se déroulent dans un magasin d’opticien. Pour ces Français favorables à la téléconsultation en magasin d’optique, ils considèrent à part égale le fait que l’ophtalmologiste assiste à la prise de mesures par l’opticien et réalise ensuite le diagnostic médical en direct (43 %) ou que le médecin réalise le diagnostic en différé après transmission des prises de mesures faites par l’opticien (40 %).

Enfin, les sondés de l’étude Ipsos sont-ils pour la délivrance, par l’opticien ou l’orthoptiste, d’une ordonnance à la place de l’ophtalmologiste ? À propos de cette mesure que le rapport IGAS préconise si et seulement si toutes les autres modalités échouaient à fluidifier l’accès aux soins, les Français sont 64 % à l'accueillir positivement. Si, de toutes les propositions soumises aux sondés, celle-ci est la moins plébiscitée, ce chiffre tout de même élevé de 64 % tend à montrer, si besoin était, la confiance réelle que les porteurs placent en l’opticien… 

Fort de ces données qui accréditent visiblement la nécessaire montée en responsabilités de la profession au sein de la filière, le ROF appelle le gouvernement à mettre en œuvre le plus tôt possible les recommandations du rapport IGAS-IGESR. L’exécutif prendra-t-il des mesures dès le premier trimestre 2021, comme le souhaite vivement le syndicat ? À voir. Peut-être la teneur de ce sondage accélérera-t-elle la prise de décision des pouvoirs publics…

* 2 111 Français âgés de 16 ans et plus, constituant un échantillon national représentatif de la population française en termes de genre, âge, catégorie socio-professionnelle, région et catégorie d’agglomération, ont été interrogés en ligne du 12 au 16 octobre 2020.

Pour recevoir les dernières infos, inscrivez-vous à notre newsletter