Lui-même exerce en Moselle, dans l’un des départements les plus touchés par l’épidémie. Le Dr Thierry Bour, président du Syndicat national des ophtalmologistes de France, partage avec nous son ressenti dans ce contexte d’urgence sanitaire sans précédent.

Président du Syndicat national des ophtalmologistes de France (SNOF), le docteur Thierry Bour exerce à Metz, en Moselle. Il est donc aux premières loges, pour ainsi dire, de l’aggravation de l’épidémie de coronavirus, le Grand Est comptant parmi les foyers les plus virulents de l'Hexagone. Dans la région mais ailleurs également, « la plupart des cabinets en ophtalmologie ont purement et simplement fermé. Ceux qui sont encore actifs traitent exclusivement les cas prioritaires ou les urgences. Les ophtalmologistes les plus âgés se sont rapidement arrêtés parce qu’ils font partie des populations à risque. Certains ont même contracté le virus », nous a t-il déclaré, joint au téléphone hier dans l’après-midi. D’après son estimation, entre 80 et 90 % des cabinets sont actuellement fermés. Dans les prochains jours, un sondage auprès des quelque 2 800 membres de son organisation syndicale devrait permettre d’affiner cette évaluation.

Comment réagissent les patients devant ces fermetures en série ? « Ils comprennent très bien la situation et qu’il faut reporter les rendez-vous à plus tard. Ce qui est évidemment compliqué pour nous, c’est le manque de visibilité. Si la situation devait durer, comment faire avec les patients qui doivent être régulièrement suivis ? », s’inquiète-t-il, redoutant pour certains des complications. Qu’en est-il des équipements de protection pour ceux des médecins qui sont encore en activité ? « Depuis le 4 mars, le port du masque est obligatoire pour exercer. Mais la possession du matériel adéquat est très variable selon les départements », constate-t-il. Et d’espérer un arrivage de masques ces jours-ci. Nous avons également interrogé M. Bour sur la situation des opticiens. En contact avec les syndicats de la profession, il suit l’évolution du projet en cours qui prévoit incessamment sous peu d'assurer, d’une façon ou d’une autre, la continuité des soins. « Il est vrai qu’un système organisé de prises en charge des urgences aurait tout son sens, aussi bien, par exemple, pour répondre à d’éventuelles demandes des soignants que pour les enfants qui ne pourraient pas se passer de leurs équipements. »

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