Après accord du ministère, les syndicats viennent d’officialiser le lancement du service minimum de permanence des soins en optique. Soit quelque 350 opticiens de garde répartis dans toute la France.

Alain Gerbel (FNOF), André Balbi (ROF) et Emilie Orta (SYNOM) actent aujourd’hui même, 25 mars, le lancement de leur plan de service minimum en optique sur la base du volontariat. Le ministère de la Santé a en effet donné son feu vert. Ce sont donc 350 permanences qui ont été recensées, « couvrant quasiment tous les départements et assurant ainsi l’accès à un opticien au moins une matinée par semaine. Seuls les opticiens disposant d’équipements de sécurité, pouvant mettre en place les gestes barrière et ayant bénéficié d’une information sur les règles de sécurité et sur l’utilisation des gants et masques ont été référencés », précisent les trois formations syndicales. Depuis aujourd’hui, le site www.urgenceopticien.fr, créé pour l’occasion en un temps record, centralise, notamment à travers une cartographie, ceux des opticiens qui sont accessibles dans l’Hexagone. Via cette plateforme, les clients/patients pourront donc trouver facilement les coordonnées du magasin le plus proche de chez eux. Les seuls cas urgents doivent être pris en charge, insistent bien les trois responsables syndicaux. Ce qui signifie concrètement : « prise en charge prioritaire des personnels soignants et des personnels d’astreinte dans le cadre du plan Covid-19, renouvellement des équipements cassés ou perdus si ce renouvellement satisfait au caractère d’urgence et renouvellement des équipements inadaptés uniquement sur nouvelle ordonnance médicale spécifiant le caractère d’urgence ».

Comment l’accès aux permanences se fera-t-il ? Uniquement sur rendez-vous. L’ouverture au public sera limitée à quelques heures par jour et par semaine, sur la base d’un planning tournant au sein de chaque zone. « Lors d’un entretien préalable, l’opticien de chaque magasin évaluera l'urgence de la demande et proposera un rendez-vous au client si celui-ci entre dans un des cas listés précédemment. Par conséquent certains services, non recommandés dans le contexte actuel, ne pourront pas être rendus, comme la délivrance de produits d’entretien lentilles et l'adaptation. La contactologie étant une activité à risque dans le cadre de la transmission du Covid-19 (manipulation, contact, conjonctivite), nous ne recommandons pas la délivrance de lentilles de contact, de produits d’entretien, et ce même dans le cas simple d’un renouvellement d’ordonnance », tiennent à souligner les organisations professionnelles, très soucieuses du maintien des gestes-barrière pour protéger la santé des clients comme celle des opticiens volontaires. De même, « l’examen de vue qui ne répond pas à une absolue nécessité » est vivement déconseillé, poursuivent encore les syndicats. Il nous est également précisé que « l’acte de première intention sera le remplacement à l’identique ou le dépannage de l’équipement cassé / perdu / ou défectueux ».
 
Autres recommandations des formations syndicales : « les opticiens qui accueilleront du public dans le cadre de ce service d’urgence sont invités à n’ouvrir les magasins que dans le cas où c’est indispensable, à ne pas entrer en contact avec plus de 5 personnes par jour, à mettre en place les mesures-barrières dont la désinfection des montures, verres et matériels, et à accueillir les patients sur RDV un par un ». Redisons-le, le souci premier des syndicats dans cette situation inédite est le respect strict des conditions sanitaires afin que personne ne soit exposé à une contamination. Ce service minimum a-t-il vocation à durer ? Les organisations estiment qu’il pourra fonctionner de manière optimale pendant les deux prochaines semaines. « Passé ce délai, et sans dotation de matériels de protection de la part du gouvernement ou de donateurs, il devra basculer en mode dégradé », préviennent dès maintenant les syndicats. Cette attribution interviendra-t-elle à un moment ou à un autre, les opticiens n’étant jusque-là pas jugés prioritaires ? Nous avons posé la question à l’administration. Réponse en attente…

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