Notre récente interview de la directrice de Santéclair a fait réagir le Rassemblement des Opticiens de France. Le syndicat tient à réaffirmer son rôle qui est avant tout, selon son président André Balbi, « de défendre l’intérêt de ses adhérents ».

« Je m’inscris en faux contre certains propos de Marianne Binst », a tenu à nous faire savoir André Balbi, en fin de semaine dernière, à propos de l’interview que la directrice de Santéclair a donnée au micro de Fréquence Optic, début février. Selon le président du Rassemblement des Opticiens de France (ROF), l’action menée par son syndicat au moment de l’appel d’offres de la plateforme était légitime. « Non, ce ne sont pas des ‘gesticulations’, comme il est dit dans cet entretien. Notre rôle est de défendre au mieux l’intérêt de nos adhérents, quoi qu’ils puissent faire en définitive, c’est-à-dire entrer ou non dans les réseaux de soins », justifie-t-il. Et de recontextualiser les initiatives syndicales de la fin 2019 : « Après examen par nos conseils spécialisés, tous les réseaux de soins ont été dûment contactés sur le contenu juridique de leurs appels à candidatures respectifs, Santéclair comme les autres. Ces interpellations faisaient suite à des demandes de rendez-vous au printemps 2019, qui du côté, entre autres, de Santéclair sont restées sans réponses. Quand la situation juridique nous semblait insuffisamment stabilisée en matière de respect du traitement des données personnelles, d’une part, et de proportionnalité des droits et des devoirs de tel ou tel conventionnement, d’autre part, nous l’avons dit. Nous sommes donc clairement dans notre rôle. C’était notre travail de permettre aux opticiens de décider de candidater ou non de manière libre et éclairée », explique encore M. Balbi, qui assume « le rapport de force » dans ce cadre.

Autre élément sur lequel le président du ROF souhaite faire valoir son point de vue : la mise en place compliquée du 100 % Santé. « Laisser entendre que les syndicats professionnels puissent être en partie responsables des blocages du début d’année n’est pas acceptable. On nous reproche d’avoir stoppé courant 2019 les travaux de l’association EDI au sein de laquelle les professionnels du secteur débattent avec les complémentaires… À tort et pour cause ! Vos lecteurs doivent savoir que cette association, dont la vocation est la mise en place technique des échanges dématérialisés de données, travaille sous mandat des syndicats  - ROF mais aussi FNOF, GIFO, Synom. Pour que cet organisme oeuvre concrètement, un consensus préalable doit donc se dégager avec les Ocam. Or nous n’avons pas pu nous entendre avec nos interlocuteurs sur le cadre même des débats, à savoir la nature des transferts de données en vue du 100 % Santé et du tiers-payant sur le marché dans son ensemble. Comment passer aux choses pratiques si la dimension politique, disons, n’était pas acceptée et validée par toutes les parties avant toutes choses ?! », argumente le président du ROF. Et M. Balbi de finir cette mise au point, en réaffirmant que dès janvier, « les opticiens, quels qu’ils soient, ont été au rendez-vous. L’informatique, les lunettes, les devis… tout était prêt de notre côté. La profession, je le redis, a bel et bien pris ses responsabilités ».

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