Ils sont étudiants en BTS, apprentis, en licence ou CQP et ils continuent de potasser depuis chez eux. À l’heure du confinement, comment les établissements scolaires ont-ils organisé ce qu’on appelle « la continuité pédagogique » ?

Le confinement des étudiants est-il studieux ? Apparemment oui, d’après les quelques témoignages que nous avons pu recueillir à Paris et en régions ces dix derniers jours, auprès de certains établissements. Ce qu’on appelle « la continuité pédagogique » semble très rapidement s’être mise en place, dès les premiers jours du confinement. L’utilisation des plateformes de formation à distance normalement dédiées à la formation continue des opticiens servent, bien souvent, de supports relationnels avec les élèves, quels que soient leurs niveaux. S’il a été difficile pour la rédaction d’entrer en relation avec telles ou telles équipes pédagogiques, c’est que, justement, elles sont toutes entières mobilisées pour accompagner au mieux les uns et les autres dans cette période inédite…

Documents interactifs, exercices commentés sous forme audio ou vidéo, plannings de révisions en solo ou collectif, classe virtuelle dite asynchrone (c’est-à-dire à utiliser quand on veut), préparations d’oraux, quizz… multiples sont les formes que prennent actuellement les relations de travail entre enseignants et élèves : « Notre chance, c’est que les ministères (de l’Éducation nationale et de l’Enseignement supérieure_ndlr) ont mis à notre disposition des outils plutôt performants pour nous permettre d’être réactifs et créatifs », confie une professeure d’analyse de la vision. Même son de cloche du côté d’un confrère, intervenant, lui, en Master : « Dans la situation, on essaie de panacher les outils numériques pour que les étudiants travaillent le plus régulièrement possible, au quotidien idéalement, et avec enthousiasme ». Pour que la relation à distance entre profs et élèves soit la plus optimale possible, ce sont souvent les personnels administratifs qui font le lien, en coulisses. « Il s’agit avant tout d’être disponible et à l’écoute quand certains, par exemple, ont besoin d’aide lors d’éventuels problèmes de connexion. Ou encore de gérer la maintenance des serveurs pour qu’ils fonctionnent sans bug et ne tournent pas au ralenti », témoigne un cadre administratif, pas mécontent, en la circonstance, d’avoir de solides compétences informatiques : « Si les enseignants ou les élèves sont pour la plupart déjà familiers des outils d’e-learning, notre rôle à nous, c’est de rendre fluides les échanges entre tous ».

Et à en croire les retours de quelques professeurs interrogés, les étudiants se montrent vraiment impliqués. « Ils sont très demandeurs, assure ainsi un professeur de marketing en licence. Ce lien quotidien est avant tout pédagogique, évidemment, mais c’est aussi un lien social ». Comme si, paradoxalement, le confinement générait davantage de proximité. Et aussi de solidarité : car les élèves les moins bien dotés informatiquement à la maison peuvent compter, souvent, sur des camarades de classe ou de promo qui relayent le travail à faire ou les cours. « La solidarité, les échanges, les sessions de travail à plusieurs via webcam, Skype ou WhatsApp, tout cela s’organise entre eux », explique encore le prof de marketing. Les élèves seraient donc très assidus, les enseignants avec qui nous avons pu parler constatant qu’ils font le plein lors des sessions de classe virtuelle en direct : « Avoir 26 élèves connectés en ligne sur une classe qui en compte 30 en temps normal, c’est ni plus ni moins que l’absentéisme habituel ». Bref, bien que tout le monde soit confiné chez soi, l’envie d’étudier - côté élèves - et l’envie de transmettre - côté profs - a apparemment trouvé de nouvelles formes d’expression. L’expérience pédagogique elle aussi s’est adaptée.

Pour recevoir les dernières infos, inscrivez-vous à notre newsletter