Carte Blanche Partenaires a analysé près de 2 millions de prises en charge en optique et dentaire réalisées dans son réseau 2020. Un bilan qui révèle « quelques surprises », selon la plateforme.

Deux millions de prises en charge (PEC) en optique et en dentaire sur 2020 ont été passées au crible par Carte Blanche Partenaires afin d’établir un premier bilan de l’entrée en vigueur du 100 % Santé dans ces deux domaines. S’agissant de l’optique spécifiquement, la plateforme fait état de « quelques surprises ». Si les premières tendances du début d’année 2020 montraient une part du 100 % Santé dans les ventes de lunettes de l’ordre de 9 %, en cohérence avec les prévisions de Carte Blanche Partenaires fin 2018, la crise sanitaire a quelque peu modifié la donne, diminuant cette part, constate la plateforme : « Sur l’ensemble de l’année 2020, 7,2 % des prises en charge optiques observées dans le réseau qui réunit 3 opticiens sur 5 en France sont issues du panier 100 % Santé. L’analyse des PEC en optique met en évidence deux points. Tout d’abord, la confirmation qu’en optique, le choix et la décision appartiennent aux consommateurs. Ainsi, au sein du panier 100 % Santé, l’offre combinant un panachage d’une monture issue du panier 100 % Santé à 30 € et des verres du panier libre ou inversement représente plus d’un cas sur deux (56 %). Concrètement, pour un porteur de lunettes le choix d’un équipement optique reste un achat lié principalement à la monture et non au choix des verres », détaille Carte Blanche dans sa synthèse. Le réseau observe d'autre part une modification de la structure des prix en cas de reste-à-charge.

Et la plateforme de fournir un panorama précis de ces évolutions tarifaires. Pour les équipements avec une monture inférieure à 30 € : le prix moyen d’achat des montures a augmenté de 6 € pour atteindre quasiment le plafond des 30 €. De même, le prix moyen des verres a augmenté de 20 %. « Cette augmentation s’explique par un recours au panier 100 % Santé à plus de 72 % dans cette catégorie, ce qui a permis à des assurés d’être intégralement remboursés, alors qu’avant la mise en place de la réforme, leur niveau de remboursement ne le permettait pas, commente Carte Blanche. Les équipements les moins chers étant pris en charge intégralement, seuls les équipements plus chers restent à charge. Cela fait mécaniquement augmenter la moyenne de prix des équipements achetés avec du reste-à-charge. » Pour les équipements avec une monture comprise entre 30 € et 100 €, les résultats de l’analyse des PEC montrent que le prix moyen d’achat des montures a augmenté de l’ordre de 6 % tout comme celui des verres. Quant aux équipements avec une lunette supérieure à 100 €, le prix moyen des montures comme des verres reste le même. Finalement, et c’est le second point mis en évidence par le réseau, « le reste-à-charge des bénéficiaires ayant opté pour un achat dans le panier libre a augmenté de 8 millions d’euros, passant de 119 millions en 2019 à 127 millions d’euros l’an passé, en raison de la baisse du plafond de remboursement de la monture, celui-ci passant de 150 € à 100 € », souligne le réseau dans sa note de synthèse.

Ces données à l’appui, la direction du réseau s’interroge sur la pertinence de la réforme dans le cas précis de l’optique : « De fait, en prenant en compte l’ensemble des équipements sans reste-à-charge, y compris ceux du panier 100 % Santé, une diminution du nombre d’équipements sans reste-à-charge est constatée : en 2019, la part de ce type d’équipements était de 23 %, elle est de 15 % en 2020. » Jean-François Tripodi, le directeur général de Carte Blanche Partenaires, tient toutefois à prendre du recul sur les données récoltées : « Il serait trop simpliste d’arrêter la réflexion sur des pourcentages globaux. La réforme 100 % Santé a pour objectif de permettre à ceux qui n’avaient pas accès à des soins de qualité, pour des raisons économiques, de pouvoir bénéficier de montures et de verres de bonne qualité sans reste-à-charge. » Dans ces conditions, pour Carte Blanche, « les grands gagnants de la réforme sont les personnes qui ont volontairement choisi des montures dont le prix est inférieur à 30 €, donc à priori les personnes ayant le plus faible pouvoir d’achat, leur reste-à-charge global ayant baissé de 35 % ». Et pour les autres consommateurs ? Une légère baisse du reste-à-charge existe, notamment pour ceux ayant choisi des montures entre 30 et 100 €, mais le reste-à-charge augmente fortement au-delà de 100 € en raison de la baisse de plafond de remboursement de la monture, décrypte encore le réseau. Et Carte Blanche, dans ce contexte, d’insister pour finir sur l’importance du devis normalisé et l’intérêt de son service exclusif, Mon Devis Décrypté, dont le directeur général nous avait parlé dans une interview au printemps dernier.

Sur le même sujet :

Le 100 % Santé en 2020 : « les opticiens jouent globalement bien le jeu de la réforme » (Santéclair)

Pour recevoir les dernières infos, inscrivez-vous à notre newsletter