Alors que les pouvoirs publics semblent insatisfaits des résultats du 100 % Santé dans son année de mise en oeuvre en optique, nous avons sollicité la plateforme pour avoir un exemple représentatif de ce que cela a représenté en 2020. 

Officiellement, il n’y a jamais eu d’objectifs fixés par les pouvoirs publics en matière de mise en oeuvre du 100 % Santé en optique. En tout cas, ni Mathilde Lignot-Leloup ni son successeur Franck Von Lennep à la tête de la Direction de la Sécurité sociale, que nous avions interrogés à ce propos, n’en ont fait état. Or des éléments récemment sortis par une agence de presse spécialisée laissent entendre que les pouvoirs publics jugent décevant le taux de recours en optique aux nouvelles offres sans reste-à-charge… Pour se faire une idée représentative de l’activité d’un réseau sur le 100 % Santé, contact a été pris avec Santéclair. Via les prises en charge (PEC) enregistrées par la plateforme en 2020, il s’agit de faire un bilan détaillé. Après nous avoir indiqué que le nombre de PEC réalisées en optique s’est monté à 1,5 million l’an dernier (en retrait de - 9 %, en volume, par rapport à 2019 - « recul attribué majoritairement à l'effondrement de l'activité au cours du premier confinement »), la direction du réseau de soins fait le point : « Concernant la mise en oeuvre du 100 % Santé, il nous semble que les opticiens jouent globalement bien le jeu de la réforme, notamment en ayant très largement adopté et bien appliqué le devis normalisé pour informer leurs clients de la possibilité de recourir à un équipement de classe A sans reste-à-charge. Le niveau de diffusion des équipements de classe A (intégralement de classe A, ou mixte intégrant au moins un élément de classe A entre la monture ou les verres) nous semble correspondre aux projections que notre expérience du marché de l'optique nous laissait présager ».

Pour illustrer cette appréciation, voilà les chiffres* qui nous ont été fournis par Santéclair : en hors-réseau**, la répartition s'établit à 10 % de classe A (tout A, + mixte avec monture ou verres en A) et 90 % de classe B (tout classe B) ; dans le réseau, 6,5 % de classe A et 93,5 % de classe B. Et la plateforme de commenter ainsi ses dernières données : « Ce qui montre là aussi que les opticiens partenaires jouent le jeu pour faciliter l'accès à un équipement d'optique sans reste-à-charge, le recours à la classe A étant moins systématique pour cela qu'en hors-réseau car les offres proposées dans le réseau (garanties de remboursement calées sur l'encadrement des tarifs négociés pour les bénéficiaires Santéclair) permettent à de nombreux assurés, en fonction de leur contrat de complémentaire, de pouvoir accéder à des équipements sans reste-à-charge, y compris en classe B ».

* Les chiffres que nous a communiqués Santéclair ne prennent pas en compte les dossiers des personnes couvertes par la CSS (complémentaire santé solidaire), dont le traitement des demandes de PEC ne passe pas par ses outils.

** Dans le cadre de son service TP +, le service de tiers-payant pour les opticiens qui ne sont pas partenaires de Santéclair.

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