Nous avons échangé avec le Dr Bour, président du syndicat des ophtalmologistes, à propos de l’accès aux soins visuels, aussi bien côté cabinets qu'en magasins.

À en croire un récent sondage OpinionWay, les Français se déclarent massivement prêts à se rendre de nouveau chez l’opticien. Reste toutefois la question des prescriptions : qu’on soit primo-porteur ou déjà équipé, pour se faire des lunettes correctrices, encore faut-il avoir une ordonnance valable sous la main… Certains distributeurs, c’est le cas par exemple d’Optic 2000, souhaitent le prolongement de la durée de vie des ordonnances : « Pour accompagner les opticiens et leurs clients dans la reprise rapide et immédiate du parcours de soin, nous plaidons pour un rallongement de la durée de validité des ordonnances, qui pourraient ainsi passer de 5 ans actuellement, à 7 ans demain. Une manière de mettre en avant leur expertise en matière de santé visuelle, de raccourcir le délai pour les clients en attente de renouvellement, mais également de désengorger les cabinets pour des contrôles de vue usuels, réalisables en magasin », déclarait ainsi il y a quelques jours Yves Guénin, secrétaire général du groupe.

« Je ne vois pas vraiment la pertinence de cette demande. En quoi rallonger la durée de validité des ordonnances permettrait-il un retour plus rapide des clients en magasins ? », commente le Dr Bour, que nous avons contacté à ce propos la semaine dernière. Le président du syndicat des ophtalmologistes constate que, pour le moment, « il y a de la place dans les cabinets. Dans l’immédiat, les délais d’attente ne sont pas du tout sous tension. Nous ne sommes pas débordés et nous voyons revenir très progressivement la patientèle ». Même si le contexte est inédit, la direction du SNOF n’envisage donc nullement un quelconque système temporairement dérogatoire s’agissant de la délivrance des ordonnances. « Ce qu’il faut d’abord et avant tout, estime M. Bour, c’est améliorer l’existant ». Développer la téléconsultation, dématérialiser les ordonnances, densifier les échanges entre les trois ‘O’ mais aussi davantage sécuriser le renouvellement chez l’opticien directement, « ce sont là des solutions qui demandent à être optimisées et qui devraient suffire au redémarrage de la filière visuelle », avance le représentant des ophtalmos. Et l’intéressé d’insister sur le sujet du renouvellement de l’équipement en magasin, à partir d’une ordonnance en cours de validité : « Cet automne, une de nos enquêtes montrait que dans ce cas de figure il y a encore une réticence du côté des clients. Les opticiens doivent sans doute d’abord chercher à crédibiliser auprès de leur clientèle cette possibilité éventuelle qu’ils ont d’adapter la correction. Mieux sécuriser ce processus du renouvellement, c’est-à-dire avec une transmission systématique au médecin des données des adaptations, est certainement un chantier prioritaire pour les opticiens », considère M. Bour.

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