LVMH au capital de Marcolin ? Citée par plusieurs agences de presse, une source bien renseignée semble crédibiliser ce scénario. Le groupe français pourrait prendre jusqu’à 10 % du capital du lunetier italien… Signe, pour le groupe de luxe, de nouvelles ambitions en lunetterie ?

LVMH lorgne-t-il sérieusement sur Marcolin ? À ce stade, ni l'un ni l'autre ne confirment mais les agences de presse - l'AFP, Bloomberg, Reuteurs - avancent l'hypothèse. Selon une source proche du dossier, le groupe français pourrait acquérir jusqu'à 10 % du capital du groupe italien. Dans ce scénario, et toujours selon cette source, l'accord permettrait un "contrôle de la qualité" et concernerait quelques marques de LVMH, qui ne sont pas encore nommées. Cette opération pourrait avoir lieu prochainement, indique, sans plus de précisions, les agences de presse. Ni commentée ni démentie par les deux groupes, cette possible prise de participation positionnerait favorablement LVMH sur un secteur d'activité qui, décidément, attise les convoitises des acteurs du luxe. La naissance de Kering Eyewear en témoigne... 

À peine esquissée, cette éventuelle prise de participation de LVMH dans Marcolin a immédiatement eu des répercussion sur l'action de… Safilo. Au moment où l'information a filtré sur les marchés, le titre de Safilo a décroché de 14 % à la Bourse de Milan. La relation de cause à effet est la suivante : selon les observateurs avisés, la supposée transaction LVMH-Marcolin pourrait entrainer, pour Safilo, la perte de certaines licences appartenant au groupe français, Dior en tête, qui pèse lourd dans son chiffre d'affaires, à hauteur de 350 millions d’euros. "Si elle se confirme, l’opération pourrait signifier que LVMH se prépare à une intégration verticale dans la lunetterie par l’acquisition de capacités de production chez Marcolin ainsi que d’un réseau de distribution similaire à la lunetterie Kering", anticipe un analyste, cité cette fois par Reuters. Dans l'hypothèse, évoquée par Bloomberg notamment, où LVMH plancherait sur une entité dédiée à la lunetterie, cela signifierait une recomposition accélérée du marché mondial avec, face à face, des groupes d'une puissance jusque-là inégalée en optique-lunetterie. Et de toute évidence, le fait que cette information fuite à ce moment-là, juste après l'officialisation de la fusion Essilor-Luxottica, n'est sans doute pas un hasard, mais signe que le secteur devrait encore connaître de profonds bouleversements.