Le déploiement d'une nouvelle norme internationale sous l'impulsion de l'Afnor veut aider les entreprises à mieux protéger leurs produits. La filière lunetière est concernée au premier chef.

La contrefaçon est aujourd'hui une des principales activités du crime organisé. Ce sont bien souvent des réseaux mafieux qui tirent les ficelles de ce business parallèle on ne peut plus lucratif. Et dont les conséquences sont lourdes : selon une étude de l’OCDE, la contrefaçon entraînerait chaque année la suppression directe de 200 000 emplois dans le monde, dont 100 000 en Europe et 30 000 en France. En 2010, le ministère de l'Économie a évalué la perte sèche du chiffre d’affaires pour les entreprises françaises liées à la contrefaçon à hauteur de 6 milliards d’euros par an. Un phénomène qui n'épargne pas, au contraire, la lunetterie. 5 % des articles contrefaits saisis par les douanes sont des lunettes, principalement des solaires et la plupart du temps imitant des marques de renommée internationale. Une entreprise sur deux, tous domaines confondus, serait confrontée au problème, assure l'Afnor, cette association qui a oeuvré au développement de l'ISO 12931, une norme internationale qui devrait limiter le phénomène.


Entrée en vigueur depuis quelques jours, celle-ci fournit des critères pour évaluer les différentes solutions d’authentification. Hologramme, étiquette anti-effraction et même nanoparticules…, multiples sont les possibilités pour une entreprise, désormais, de protéger ses biens matériels. "L’ISO 12931 donne, tout d’abord, des repères en les informant sur les typologies d'outils d’authentification existants et sur les questions à se poser pour choisir le mieux adapté. Afin d’évaluer et apprécier ces solutions, la norme délivre une méthodologie et précise les critères de performances à considérer à partir d’une analyse des risque", explique l'Afnor. Avant d'ajouter :  "Avec la mise à disposition de cette norme, les entreprises qui l’adopteront pourront générer de la confiance, renforcer la sécurité des chaînes de distribution et aider les autorités publiques à concevoir et mettre en œuvre des politiques préventives, dissuasives et répressives". Les sociétés de la filière optique-lunetterie ne manqueront pas, certainement, de mettre à produit ce nouveau standard pour limiter ce fléau. Rappelons encore que chaque année sur 1 000 opérations de contrôle menées dans le cadre  de suspicion de marchandises contrefaisantes, près de 10 % sont liées à la lunette. On finira en précisant que le GIFO (groupement des industriels et fabricants de l’optique), parmi beaucoup d'autres acteurs français, a travaillé à l'élaboration de cette nouvelle norme.