La perte de la licence Armani devrait entraîner un plan social important chez le géant italien. Le gouvernement de Mario Monti pourrait intervenir dans les négociations entre les syndicats et la direction.

Aux dernières nouvelles, Safilo était optimiste. La présentation, il y a quelques mois, de ses résultats 2011, laissaient présager un renouveau pour le groupe italien. Et patatras : la publication des chiffres du premier trimestre montrent un renversement de tendance. Sur les trois premiers mois de l'année, les ventes, à près de 289 millions d'euros, reculent de - 4 % comparé à la même époque en 2011. Quant au bénéfice net, il plonge complètement : - 35,3 %. Et voilà en plus que la direction annonce une vague de licenciements touchant quelque 1000 salariés. En cause : principalement la perte de la licence Armani, à compter de 2013, qui passe à la concurrence (chez Luxottica). Un départ coûteux pour le lunetier italien quand on sait que la marque pesait au bas mot 150 millions d'euros dans le chiffre d'affaires du fabriquant. Et ce n'est visiblement pas Polaroïd Eyewear, dont l'acquisition a été finalisée début avril, qui viendra compenser cette perte. Bref, la situation inquiète au plus haut point les syndicats qui s'attendaient à des coupes dans les effectifs mais pas de cette ampleur. Ils discutent actuellement avec la direction pour, selon ses mots, "minimiser l'impact social et sauvegarder la compétitivité de l'entreprise". Pour l'heure les instances représentatives du personnel voient surtout dans la perte d'Armani un prétexte à délocaliser une partie de la production en Asie. Ce que ne souhaite évidemment pas Luca Zaia, le gouverneur de la province de Vénétie, où sont basées les usines concernées par la réduction des effectifs. Aujourd'hui, 21 mai, doit avoir lieu une rencontre entre ce dernier et Mario Monti, le premier ministre italien, en vue d'amortir les conséquences économiques et sociales d'une telle situation.