Missionné par les syndicats ROF et Synom, l’institut Xerfi s’est penché sur un vaste échantillon de factures pour évaluer au plus juste l’impact du 100 % Santé en optique en 2020 ainsi que les niveaux de reste-à-charge.

Ce sont sans doute les données les plus significatives et représentatives permettant de mesurer l’impact du 100 % Santé en optique en 2020. Dans une nouvelle collaboration avec le ROF et le Synom, l'institut Xerfi a étudié près de 355 000 factures (évidemment anonymisées) de délivrance d’équipements correcteurs complets, en provenance des membres - en majorité des enseignes, des mutualistes mais aussi des indépendants - des deux syndicats. Selon cette enquête, 17,6 % des équipements délivrés en 2020 sont des 100 % Santé, ce qui représente autour de 2,3 millions d’équipements. On notera que près de la moitié des clients ayant opté pour ce dispositif bénéficie de la C2S. Sur ces 17,6 % d’équipements 100 % Santé, 10,3 % relèvent entièrement du panier A (montures + verres) et 7,3 % sont mixtes (avec des montures de classe A et des verres de classe B, ou inversement).

Pour André Balbi, le président du ROF qui nous a présenté ces résultats vendredi, la réforme a d’emblée trouvé sa place dans le secteur en couvrant largement les 10 % de Français qui déclaraient, en 2018, avoir renoncé aux soins optiques pour raisons financières. Ce taux de pénétration du 100 % Santé est-il appelé à augmenter beaucoup à l’avenir ? Le président du ROF considère qu’il plafonnera à 20 %, du fait de la nature même du marché de l’optique. Et que pense-t-il de la possible mise en place d’un quota, scénario un temps évoqué par l’État ? « À titre personnel », il s’oppose à « toute contrainte », estimant que les opticiens jouent globalement le jeu de la réforme : « Depuis le début, la profession a fait preuve de volontarisme, ces chiffres en témoignent ». 

Outre la part du 100 % Santé dans les ventes, l’institut Xerfi a également établi le nombre d’équipements délivrés sans reste-à-charge ; en l’espace de deux ans il a doublé, passant de 10 % en 2018 à 21 % aujourd’hui. Dans le détail, c’est plus de 25 % pour les équipements unifocaux et 13,6 % s’agissant des progressifs. Qu’en est-il ensuite du niveau de reste-à-charge sur lequel Xerfi a aussi fait un focus ? L’étude montre qu’il y a une augmentation du nombre d’assurés dont le reste-à-charge est inférieur à 40 euros (tous types d’équipements confondus). Xerfi constate d’autre part, sur le marché dit libre, une hausse notable du reste-à-charge en ce qui concerne spécifiquement la monture, en raison de l’abaissement du plafond de remboursement de 150 à 100 euros. Ce qui signifie, comme le souligne le ROF, qu’« un reste-à-charge qui n'existait pas avant 2020 s'est donc créé sur le marché libre ».

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