Aujourd'hui 17 octobre, les internes en médecine, inquiets pour leur avenir et celui du système de santé, organisent une journée de mobilisation. Plaidant de son côté pour "une nouvelle organisation des soins oculaires", le Syndicat National des Ophtalmologistes de France soutient cette grève.

Ce mercredi, des rassemblements d'internes en médecine sont prévus dans la capitale et en province. "La mobilisation devrait être assez importante dans les grandes villes comme Paris, Lyon et Marseille et en régions notamment à Nice, Saint-Etienne, Poitiers. Pas mal de villes ont voté la grève mais chacune décide de la forme de la mobilisation", a indiqué à l'AFP Emmanuel Loeb, président de l'Isnih, principal syndicat d'internes. A Paris, un rassemblement est prévu à 14H30 devant le ministère de la Santé, où les internes remettront une lettre adressée à la ministre Marisol Touraine. À leurs côtés, ils trouveront le Snof (Syndicat National des Ophtalmologistes de France). « Alors que l'Assurance-maladie entame son dernier round de négociations avec les professions médicales sur le sujet des dépassements d'honoraires en secteur 2, cette mobilisation traduit la solidarité des médecins libéraux avec les internes - futures victimes du système sans perspective d'avenir qui se dessine", explique le syndicat pour justifier son soutien à cette journée d'action. Et Jean-Bernard Rottier, son président, de détailler les motivations du syndicat : "Les médecins devront faire face à de plus en plus de contraintes : limitation de la liberté d'installation, fin de la liberté tarifaire, tandis qu'aucune solution n'est apportée à la pénurie grandissante de praticiens, qui entraîne une restriction de l'accès aux soins - en particulier en ophtalmologie ». Plus que jamais il tire la sonnette d'alarme : « Nous allons droit dans le mur. Les internes se mobilisent contre un avenir qu'ils ne souhaitent pas et nous les comprenons : il est impossible de construire une nouvelle organisation des soins oculaires sans participation de l'assurance-maladie ou sans sollicitation modérée et contenue des patients. »
Plus concrètement encore, le Snof tient à rappeler qu'à l'heure actuelle un ophtalmologiste sur deux partant à la retraite n'est pas remplacé. Et que, pour augmenter leur capacité de prise en charge, les médecins de secteur 2 investissent dans des cabinets plus modernes, mieux équipés et embauchent des orthoptistes auxquels ils délèguent une partie des tâches. C'est là, précisément, que ça coince pour le Snof : « Mais cette option est inaccessible aux secteurs 1, qui n'ont pas les moyens d'investir ni d'embaucher, leurs tarifs étant gelés depuis 20 ans ». D'où la proposition du syndicat de créer ce qu'il appelle  "un forfait "travail aidé" pour soutenir financièrement les médecins secteur 1 qui s'organisent en équipes médicales. Et pour le secteur 2, cela suppose de maintenir un espace de liberté permettant à ceux qui embauchent des paramédicaux, d'adapter leurs tarifs à leurs charges. »