La concurrence sur le marché de l’optique n’ira pas en se réduisant ces prochaines années et de nombreux opticiens cherchent logiquement des relais de croissance.

Contactologie, basse vision, vue de l’enfant, optique de sport ou encore optique itinérante, différents leviers sont à leur portée. L’audio aussi en fait partie. J’ai même été l’un des premiers, au tournant des années 2000, à dire que l’audio constituait un prolongement naturel de l’optique et que le secteur aurait tout intérêt à étendre son périmètre jusque-là. Pour ceux qui douteraient encore de la pertinence de ce rapprochement entre les deux activités, retenons trois convergences évidentes :

1_Presbytes dans leur grande majorité, les malentendants fréquentent l’opticien depuis un certain temps. Lorsqu’on arrive à 70 ans – l’âge moyen d’appareillage est de 72 ans –, on a de fait une expérience partagée avec un ou des opticiens. Ce background commun, pourrait-on dire, joue clairement en faveur d’une enseigne qui a la double casquette optique-audio. Déjà référente de proximité de ses clients en matière de vision, elle peut l’être aussi, dans une logique de continuité, sur l’audition. Avec la mise en place du 100 % Santé, on a d’ailleurs vu arriver en audio une clientèle qui s’est équipée pour la première fois en poussant la porte… d’un opticien.

2_Quand, dans nos études, on questionne les consommateurs sur le fait de savoir s’ils sont prêts à acheter leurs futures aides auditives dans un magasin ou un réseau qui ferait également de l’optique, ils y sont massivement disposés. Plus de 70 % des sondés répondent par l’affirmative : « certainement » pour 22 % et « probablement » pour 49 %. Ce qui signifie qu’il n’y a donc aucun rejet du consommateur à se faire suivre par une enseigne dont l’activité est historiquement l’optique. S’il a une offre commerciale attractive et les compétences requises, le magasin d’optique apparaît aux yeux du client/patient comme complètement légitime en audio.  

3_L’une des grandes forces des magasins qui cultivent la double appartenance optique-audio, c’est évidemment le savoir-faire en matière de faire-savoir. La maîtrise du marketing, plus ancrée dans l’optique, sert le développement de l’audio. Les opticiens savent communiquer depuis toujours et c’est un atout indéniable pour faire de la pédagogie, de la prévention et, in fine, pour se positionner comme un interlocuteur privilégié auprès des personnes en recherche d’un appareillage. On voit d’ailleurs qu’à ce jeu-là, les enseignes nationales mettent à profit leur notoriété pour faire tourner à plein cette synergie entre les deux activités.

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