Invité, hier, de BFM Business, Paul Morlet, le fondateur de l'enseigne Lunettes pour tous, qui propose des lunettes à moins de 10 euros en quelques minutes, n'est pas tendre avec les opticiens.

Abus. S'il y a un mot qui semble résumer le marché de l'optique selon Paul Morlet (photo), le jeune entrepreneur à l'origine de Lunettes pour Tous, ce serait sans doute celui-là. Sur le plateau de BFM Business, celui qui assure proposer des tarifs divisant de 10 à 15 le prix moyen des équipements optiques sur le marché, estime que son offre n'est pas low-cost. "Nous avons une très belle boutique de 300 mètres carré, 40 vendeurs en CDI, une machine unique en Europe, on délivre en 10 minutes, les lunettes sont de super qualité. Où est le low cost? Il n'y a pas de low-cost chez nous, il y a juste le vrai prix ! On fait une marge de 50 %, largement, et s'il faut baisser les prix, on les baissera encore", assène-t-il, sûr de lui.
Dans la ligne de mire de Paul Morlet ? Ce qu'il estime être un manque de transparence généralisé sur le marché : "Vous voulez des paires progressives, cela peut aller jusqu'à 1 200, 1300 euros à Paris. Ça fait un smic pour une paire de lunettes ?! Puis on vous dit qu'en rajoutant 1 euro, vous en avez deux de plus. Alors combien ça vaut vraiment ? 1 200 euros ou 1 200 divisé par trois?", s'interroge le jeune patron, très ironique. Il n'hésite pas à aggraver le cas des opticiens en revenant sur l'optimisation de factures : "(l'opticien) ne vous demande pas votre ordonnance mais votre carte de mutuelle. Il sait exactement quel est votre budget ! C'est facile de vendre dans ces conditions : on adapte la facture au budget du client ! Aucun client ne paie le même prix pour ses lunettes. (…) L'opticien s'enrichit, c'est hyper-facile !". Paul Morlet poursuit, toujours aussi véhément : "Quel autre magasin en France peut se permettre de vendre trois produits par jour et être rentable, gagner de l'argent ?" Et d'asséner un jugement sans appel en constatant que vendre trois paires par jour suffit à faire tourner une boutique : "C'est n'importe quoi ce marché. On se fout de vous. Le client à l'impression de ne pas payer ses lunettes, mais pour sa mutuelle, il raque 80 euros par mois".

Questionné pour finir sur ses rapports avec Xavier Niel, l'emblématique patron de Free qui, selon Le Parisien, soutiendrait Lunettes Pour tous, Paul Morlet s'est pour le coup montrer fuyant, esquivant d'une pirouette.

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