Jeudi 4 juillet, au lieu du Design à Paris a eu lieu la remise des prix du Concours International de Design pour la Lunette de demain présidé par le designer Mathieu Lehanneur et organisé par le Syndicat des Lunetiers du Jura.

Né en 1997, le Concours International de Design des Lunetiers du Jura se présente comme "un incubateur de créativité". En recherche constante de créativité et d’innovations pour leurs lunettes, les lunetiers du Jura ont fait de ce concours le tremplin des lunettes de demain. Ouvert aux étudiants en design, ce concours offre aux jeunes créateurs du monde entier l’occasion de faire valoir leur talent dans une compétition amicale ayant pour thème la lunette. En 8 éditions et autant de thématiques différentes, ce concours a vu défiler près de 6 000 jeunes créateurs originaires d'une cinquantaine de pays différents. En 2013, le thème s'intitulait « 1 – 100 ans ». Imaginé par le designer français Mathieu Lehanneur, président du jury, il invitait les jeunes designers à créer des lunettes pour les plus jeunes ou pour les plus âgés, en clair, pour les bébés ou pour les centenaires. 221 projets exactement ont été examinés par le jury qui a sélectionné 15 finalistes. Ces 15 jeunes designers ont eu la chance de pouvoir prototyper leurs concepts en collaboration avec des entreprises lunetières jurassiennes. Le 1er prix a été décerné ex-aequo à Marine Devaine, de l'Esad Paris, pour le modèle Presbys et au trio Edouard Fabre, Mathieu Briand et Nicolas Patrix, issus de l'Ensad Paris, pour Mirettes. À noter qu'un prix Spécial a été attribué à Quentin Leport, étudiant au Lisaa
Rennes, pour le modèle Voice. Chacun des lauréats détaille sa création :


Marine Devaine :
"Presbys consiste à revisiter à la fois les lunettes de presbytie pour femmes mais aussi le cordon «anti-perte», plus utilisé pour son côté pratique qu’esthétique. Les moments où ces lunettes servent sont rares et ponctuels, il convient donc de créer un objet que la femme puisse porter tout au long de la journée, dans le cas de Presbys en sautoir, et de le trans- former en lunettes lorsque le moment s’y prête. Grâce à des aimants placés dans la monture réalisée en acétate, il est alors très simple de plier et déplier celle-ci rapidement sans forcer. Le cordon est en cuir coloré".



Edouard Fabre, Mathieu Briand et Nicolas Patrix:
"Nous ne sommes pas tous nés avec des lunettes sur le nez. Pourtant enfant nous avons tous mis nos doigts en cercle devant nos yeux pour nous en inventer... L’histoire de ce projet naît de ce geste quotidien propre à tous les enfants. Il se matérialise au travers d’un dessin singulier en adéquation avec la perfection de notre morphologie. La construction d’une courbe de Bézier formée sur la base des lignes décrites par les doigts en cercle a formé le dessin idéal de notre monture, chaque articulation correspondant à un point d’ancrage. Cette union entre ce jeu enfantin, l’anatomie et la géométrie nous a permis de redéfinir les codes formels de la lunette pour enfant en la rendant plus naturelle et plus ludique. Chaque main a un caractère singulier, avec son principe de construction, Mirettes favorise des déclinaisons formelles. Les règles  « typographiques »  ainsi établies facilitent la création d’une gamme".

Quentin Leport :
"Le concept des lunettes Voice découle d’une analyse faite dans le quotidien des personnes âgées et à travers un questionnaire effectué par mes soins. Suite aux réponses apportées par les personnes âgées, j’ai pu constater que la recherche de leurs lunettes était synonyme d’agacement. Par conséquent, une fonction ayant pour objectif d’aider l’utilisateur à retrouver ses lunettes facilement m’a paru une nécessité. Cette fonction appelée « système de reconnaissance vocale et/ou sonore» est intégrée dans les branches de la monture. L’utilisateur doit émettre un son tel qu’un claquement de mains ou un sifflement pour que le système réagisse à ces bruits et diffuse à son tour un son permettant à l’usager de retrouver sa paire de lunettes".

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