Nous passons désormais toutes nos journées sur écran, que se soit sur nos portables toutes les cinq minutes, devant notre ordinateur au moins 7 heures par jour, devant la télévision ou l’ordinateur le soir,  sans parler des tablettes que nous amenons  jusqu'au lit…

Nous passons désormais toutes nos journées sur écran, que se soit sur nos portables toutes les cinq minutes, devant notre ordinateur au moins 7 heures par jour, devant la télévision ou l’ordinateur le soir,  sans parler des tablettes que nous amenons  jusqu'au lit… La vie sociale tourne autour des écrans, pour travailler, s'informer, recevoir des messages, échanger, apprendre, se divertir ou même s’évader. Déjà à dominante audiovisuelle, notre monde est devenu encore plus visuel.

Même en déplacement, les écrans sont présents en voiture, dans les trains ou les avions. Et maintenant, même les lunettes se digitalisent. Les chirurgiens peuvent déjà opérer avec des lunettes informatives. Si ces nouvelles technologies sont au service de l’humain pour pouvoir améliorer l’accès à la lecture et à la culture, elles peuvent également lui nuire s'il s’immerge trop dans ces mondes virtuels. Quant à l’impact sur la vision, je me demande ce que cela donnera à long terme. Que deviendront nos rétines déjà abimées avec cette exposition constante à la lumière des écrans et à la sur-utilisation de la vision ? Je fais pour ma part la différence entre les périodes où je passe mes journées sur l’écran au bureau et où mes yeux sont vraiment très fatigués le soir et les périodes de vacances où je retrouve une bonne capacité de lecture avec loupe ou sur Ipad.

L’utilisation d’un smartphone adapté à ma vue avec agrandisseur et vocalisation de l’écran me permet d’économiser mes yeux. Tirer la quintessence de moyens visuels limités est pour moi un art quotidien, un exercice d'équilibriste pour accomplir avec mes yeux tout ce que je dois faire sur écran dans la journée sans trop les user. J’utilise quotidiennement deux paires de filtres (une pour l’ordinateur, l’autre pour l’extérieur), mon télé-agrandisseur, la loupe électronique et l’iPad quand je pars en rendez-vous, mes deux téléphones (le personnel et la ligne professionnelle). Je me dis aussi, parfois, que c’est parce que je les utilise autant que j’accrois mes perceptions visuelles, mais j’atteins parfois des états de fatigue visuelle considérable. Or je sais que cela est lié aux écrans que je rapproche parfois un peu trop de mes yeux pour mieux voir. La seule option alors est de fermer les yeux un certains temps. 

Quand je vois nos enfants qui utilisent deux ou trois écrans en même temps, je m’interroge pour leur santé visuelle. Que sera notre monde demain avec les hologrammes qui arrivent ? C’est, en même temps, plein d’espoir. J’ai assisté récemment à l’Unesco à la conférence Vision Innovation organisée par l’Institut de la vision avec le professeur Sahel et l’agence Saatchi & Saatchi. Les avancées technologiques permettent de faire revoir partiellement certaines personnes devenues aveugles et, demain, les lunettes à réalité augmentée permettront aux personnes malvoyantes d’améliorer leur vision. Toujours l'intermédiaire de l'écran...