Les DRH sont affligés d’un handicap : ils sont cyclopes et myopes. Paradoxalement, ils ont aussi les compétences pour être demain des puissants catalyseurs du changement.

Les DRH sont affligés d’un handicap : ils sont cyclopes et myopes. Paradoxalement, ils ont aussi les compétences pour être demain des puissants catalyseurs du changement.

Les DRH sont des cyclopes

Les DRH sont devenus des cyclopes. Ils ne voient pratiquement que les CDI et les CDD alors que le capital humain de leur entreprise comporte de façon croissante de nombreuses autres personnes. Les intérimaires, les free-lance, les auto-entrepreneurs, les sous-traitants ne sont vus que par les utilisateurs et par la direction des achats (et oui, des ressources qu’on achète…). Aucun DRH ne peut dire aujourd’hui combien de personnes travaillent pour son entreprise. Il est vrai que les réglementations jouent un rôle car le spectre de la requalification n’est jamais loin. Mieux vaut donc ignorer ceux que l’on achète et se focaliser sur ceux qu’on emploie.

Myopes aussi

Les DRH sont myopes car à force de rationaliser et d’inventer du politiquement correct, de l’égalité de traitement, etc., on a gommé les différences entre les hommes. On en a certes progressivement remis quelques-unes à l’ordre du jour comme différencier les genres, les minorités visibles, les handicaps, etc. Mais, en dehors de créer des rigidités supplémentaires – certes utiles, même s’il conviendrait de se demander pourquoi notre société a dû traduire ces distinctions dans la loi alors que la simple humanité aurait dû y répondre – cela n’a pas augmenté la qualité visuelle des DRH. Ils ne savent pas bien distinguer par exemple les introvertis et les extravertis, les créatifs, les férus de technologie et les réfractaires, etc. Ils voient mal les enjeux d’un terrain où les collaborateurs CDI cohabitent de façon croissante avec des personnes aux statuts et aux personnalités différents, donc aux attentes différentes. Pourtant, savoir mieux travailler ensemble, entre visibles et invisibles, entre personnalités est désormais un actif stratégique de l’entreprise.

Les DRH vont devenir des agents de changement

Les DRH sont les mieux placés pour assurer une transition vers un nouveau monde de développement du capital humain. D’abord, étant au cœur de ce puzzle administratif interne et externe, ils le connaissent mieux que personne et savent par où on peut commencer à le modifier. Ils disposent ensuite d’atouts uniques dans l’entreprise : une vue transversale interne totale qui leur permet de comprendre finement les enjeux d’interactions, les différences culturelles ; une vision originale et pertinente des tendances sociétales externes, notamment à travers les recrutements, les départs, leur propre observation de l’extérieur. Les DRH peuvent devenir de façon croissante des directeurs de la stratégie du capital humain, c’est-à-dire des animateurs de la force de travail dans ce que ce mot a de plus noble : la force du travail.

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