Le socialisme français demeure une particularité exotique parmi les pays développés entretenue par des politiciens, castrateurs de la libre entreprise, qui s’entêtent à fonder une société uniforme et collectiviste, la promesse d’un progrès linéaire pour tous, à condition de réglementer et de taxer.

Le socialisme français demeure une particularité exotique parmi les pays développés entretenue par des politiciens, castrateurs de la libre entreprise, qui s’entêtent à fonder une société uniforme et collectiviste, la promesse d’un progrès linéaire pour tous, à condition de réglementer et de taxer.
Avec la nouvelle réglementation qui plafonne le remboursement des lunettes à 150 euros tous les deux ans, l’Etat socialiste relance la mode des lunettes de « sécu », avec la complicité des mutuelles contraignant leurs adhérents à adopter la dernière tendance : les lunettes de «mutu », formidable évolution… Un nivellement par le bas qui va obliger les acteurs de la distribution à une intense guerre des prix, une mortifère destruction de valeur, des fermetures de points de vente, des pertes d’emplois, la délocalisation des derniers industriels… Un jeu gagnant-perdant annoncé à un milliard d’euros bientôt effacé à l’horizon 2016 (soit environ 20% du CA global), un recul que d’autres secteurs ont déjà vécu. Les télécoms n’ont-ils pas perdu près de 40% de leur chiffre d’affaires sur les trois dernières années, soit l’équivalent de 7 milliards d’euros !
Incapable de montrer son unité face à des élus prédateurs et court-termistes, la filière optique-lunetterie est responsable en partie de cette situation, elle n’a pas anticipé les évolutions de la société. Une société en rupture où la surabondance de l’offre et le mythe de la croissance infinie s’étiolent parce qu’elles ne sont plus tenables dans un monde fini aux ressources épuisées ; un monde vieillissant et surpeuplé où le secteur de la santé approche un « pic fatal » que nos pays surendettés ne peuvent plus supporter. Longtemps, le « spirale vertueuse » de la dette a été légitimée parce que, d’une génération à une autre, elle apportait un espoir de vivre mieux, l’espoir de bâtir un monde de progrès… à crédit ! Les jeunes générations n’y croient plus (les générations actuelles de moins en moins). Face à cette situation, l’économie est en phase de « déflasommation » : un mot-valise qui rappelle que nous sommes entrés dans une ère déflationniste de la consommation, assortie d’une injonction (sommation) à changer notre perception du consumérisme, à se serrer la ceinture.
Plutôt que de s’engager dans une guerre de tranchées meurtrières, les professionnels de filière optique devraient remettre en perspectives leur rôle fondamental d’acteur de santé publique en expliquant qu’en effet, il n’est pas utile de changer de lunettes tous les ans (seuls 13% de nos compatriotes le font selon GfK), mais qu’il est important de mettre un juste prix pour des belles montures et des verres performants, l’exacte opposé des lunettes de « sécu » cheap et basiques. La filière pourrait lancer une campagne collective d’information démontrant sa perception de cette nouvelle économie de la fonctionnalité tempérante, une invitation à la sobriété heureuse, ne poussant pas à la consommation à tout crin, démontrant que qualité et abordabilité ne sont pas incompatibles : « Tu t’es vu en mutu ? »…