À la faveur de la pandémie, mais aussi d’une demande sociale autour de la santé et de la proximité, les opticiens ont retrouvé leur aura.

À la faveur de la pandémie, mais aussi d’une demande sociale autour de la santé et de la proximité, les opticiens ont retrouvé leur aura. Encore qu’ils ne l’avaient pas vraiment perdue, sinon aux yeux d’une certaine presse grand public un peu trop zélée et de politiques jamais en mal d’administrer par décrets des secteurs entiers qui n’ont pas besoin de lois pour se discipliner, mais de règles équitables, d'une stabilité légale et fiscale… Comme les pharmaciens avec les médecins, les opticiens sont des accompagnants, jonction indispensable et efficace entre les ophtalmologistes et les patients. Le sujet n’est pas tant de les placer en première ligne devant les ophtalmologistes qui prescrivent les actes médicaux et délivrent les ordonnances, mais de les associer encore plus étroitement au parcours de soin afin de ne pas les réduire à de simples pourvoyeurs d’équipements optiques, alors qu’ils sont professionnellement mitoyens "des donneurs d’ordre" que sont les ophtalmologistes.

Pendant la succession des confinements et les débats ubuesques sur les commerces essentiels et non-essentiels, les opticiens ne sont pas restés porte close, et pour beaucoup d’entre eux, ils ont su tirer parti de leur fonction sociale et de leur action en santé visuelle. L’obligation de prise de rendez-vous dans les magasins d’optique n’a fait que renforcer leur stratégie de personnalisation, leur rôle de conseil, leur proximité, leur implication avec leurs clients. On se plaint en France du nombre de magasins d’optique qui serait trop élevé ; pourtant, deux points importants contredisent cette idée reçue. Le premier concerne les déserts médicaux qui pullulent et un accès souvent compliqué aux soins optiques avec des ophtalmologistes en nombre insuffisant — ce n’est pas un hasard si les opticiens investissent dans des salles de réfraction performantes… Le second concerne la pression climatique qui oblige à repenser nos modes de vie ; à cet égard, le concept de la « ville du quart d’heure » participe à une évolution en cours. Il défend l’idée qu’il est possible de trouver près de chez soi tout ce qui est essentiel à la vie : faire des courses, travailler, se détendre, se cultiver, faire du sport, se soigner… à un quart d’heure à pied. Ainsi, au-delà d’être un acteur de santé de proximité qui ne devrait plus se justifier, un opticien doit aussi démontrer qu’il est un commerçant impliqué dans les enjeux environnementaux, près de chez soi, un atout dans l’air du temps.

Pour recevoir les dernières infos, inscrivez-vous à notre newsletter