Report du Congrès de l’Optique-Lunetterie Durable : "Une pause stratégique, pas un renoncement"

La direction du Congrès de l’Optique-Lunetterie Durable (COLD), dont la 3ème édition était initialement prévue fin 2025, explique pourquoi elle suspend l’événement de façon provisoire. Le manque d’intérêt et d’engagement de la filière ne serait pas pour rien dans cette décision...

Pas de Congrès de l’Optique-Lunetterie Durable (COLD) en 2025. Initialement programmé le 3 novembre prochain, l’événement a été suspendu par son organisateur, l’association RecyclOptics. L’équipe aux manettes de l’événement justifie cette décision par trois facteurs principaux : « la priorité donnée à un projet de recherche appliquée ambitieux, un déficit de soutien économique (notamment en matière de sponsoring et de participation exposants), et une adhésion encore trop faible de la filière aux actions concrètes de transformation. » Dans le détail, depuis fin 2023, l’association RecyclOptics pilote un programme de recherche inédit en France sur la traçabilité, le tri et la revalorisation des verres de présentation et des lunettes usagées. Ce projet, soutenu par l’ADEME et la Région Île-de-France, vise à créer une véritable filière de recyclage dédiée à l’optique-lunetterie. Or c’est un projet chronophage, comme l’explique Carole Riehl, fondatrice du COLD : « C’est un chantier complexe, technique, qui mobilise à la fois des expertises scientifiques, industrielles et logistiques. Il est crucial pour initier une gestion circulaire de nos déchets optiques. » Autrement dit, l’équipe organisatrice du COLD fait le choix de consacrer prioritairement son temps, ses ressources humaines et ses moyens financiers à ce projet structurant, dont les résultats seront partagés courant 2025 avec l’ensemble de la filière.

Deuxième raison : il semblerait aussi que l’édition initialement prévue en fin d’année, la 3ème du genre, ne présentait pas de « viabilité économique suffisante ». Certes il y a « de belles marques de confiance de la part de plusieurs sponsors », mais le niveau global des engagements financiers ne pouvait garantir la tenue de l’événement. « La 3ème édition du COLD n’a pas suscité assez de réservations ou de promesses d’exposition pour assurer la dynamique commerciale habituelle de l’événement. À cela s’ajoute l’absence de soutien institutionnel que l’événement avait pu obtenir lors des précédentes éditions, ainsi que des réponses tardives aux dossiers de subventions en cours », précise Carole Riehl.

Et la promotrice infatigable de l’éco-responsabilité en optique-lunetterie de pointer, enfin, « un désintérêt de la filière pour des actions de fond ». Carole Riehl estime que l’implication de la filière n’est, pour le moment, à la hauteur des enjeux de transition écologique et sociale : « l’intérêt de la filière pour des actions concrètes, structurantes, mesurées et efficaces reste encore limité, en comparaison de la communication faite autour du développement durable. Le COLD, tout comme les initiatives de RecyclOptics, n’est que rarement sollicité ni soutenu lorsqu’il s’agit de déployer ces solutions auprès des opticien.nes. Nous ne voyons pas aujourd’hui une mobilisation suffisante pour porter collectivement un changement de fond. Et pourtant, les outils existent, les solutions aussi. Il est temps que le secteur passe des déclarations aux actes », affirme Carole Riehl que l'on sent remontée. Bref, la mise en stand by momentanée du COLD se veut « une pause stratégique, pas un renoncement ». Le format, les modalités de soutien et l’engagement des acteurs à cet événement devraient être repensés. Pour l'heure, aucune date n'est arrêtée.

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