L’Autorité française de la concurrence a prononcé une sanction de 81 millions d’euros contre Essilor International pour « pratiques commerciales discriminatoires », entre 2009 et 2020, envers certains opérateurs de la vente en ligne. Une décision contestée par la maison-mère EssilorLuxottica, qui fait appel.

81 millions d’euros : c’est le montant de l’amende que l’Autorité française de la concurrence a prononcé cette semaine à l’encontre d’Essilor International (dont plus de 15 millions en solidarité avec EssilorLuxottica) pour des « pratiques commerciales discriminatoires », sur une période de 11 ans et 7 mois, entre avril 2009 et décembre 2020. Ce que reproche exactement l’instance administrative au groupe ? D’avoir « entravé le développement en France, de la vente en ligne de verres correcteurs ». Selon l’organisme, les sites Sensee, Happyview ou DirectOptic auraient été les plus impactés. Au terme d’une longue instruction initiée en 2014 (opérations de visite et de saisie, auditions et échanges avec les principaux acteurs du secteur), le gendarme de la concurrence fait valoir concrètement différents éléments : « restrictions en matière de livraisons de verres de marque Essilor, de communication sur l’origine des verres et d’utilisation des marques et logos d’Essilor », par exemple. L’administration pointe également la mise en oeuvre par Essilor de « limitations de garantie vis-à-vis des opérateurs de vente en ligne ». Autant d’arguments qui font dire à l’Autorité de la Concurrence que cette politique a « limité l’accès des consommateurs à un canal de vente alternatif et favorisé le maintien de prix élevés ».

Quelle a été la réaction d’EssilorLuxottica à l’annonce de cette lourde amende que lui inflige l’administration ? Par voie de communiqué, le 8 novembre, le groupe  « conteste vivement la décision ». La société se déclare « fermement convaincue de la légalité de ses pratiques et du bien-fondé de commercialiser certains segments de verres correcteurs dans des conditions permettant de garantir aux consommateurs la meilleure correction visuelle nécessaire pour répondre à leurs besoins personnels ». L’entreprise se défend en affirmant qu’elle « a oeuvré dans le strict respect du contexte concurrentiel et règlementaire de la période concernée, non seulement pour le bénéfice de ses clients et de ses partenaires mais aussi de l’ensemble du secteur ». Et parce qu’il juge que la décision rendue par l’Autorité est « infondée », le groupe a décidé de faire appel.

Pour recevoir les dernières infos, inscrivez-vous à notre newsletter