Deux mois après l’appel à la mobilisation de l’association EDI-Optique concernant la réforme à venir des codes LPP, nous avons voulu faire le point sur le sujet. Son président Thierry Peyraud a répondu à nos questions.

Deux mois après votre appel à la mobilisation et alors que vous aviez fixé le 15 mai comme échéance décisive, la réponse de la filière est-elle à la hauteur de vos préoccupations ?

Il y a une nette amélioration de la mobilisation. Nous entrons dans la phase critique. Au plus tard en fin de semaine prochaine, tous les logiciels magasins seront mis à jour par les éditeurs. Ils pourront alors utiliser les nouveaux codes LPP fabricants. C’est à ce moment-là que les opticiens reprendront le flambeau en complétant manuellement les codes qui ne sont pas renseignés automatiquement dans les logiciels. Il s’agit le plus souvent de codes LPP attribués à des lunetiers. Pour cela, il faudra trouver les codes du fabricant qui sont souvent indiqués dans les mails, sur les factures ou sur les bulletins de livraison. À défaut, il faudra appeler le fabricant. Ensuite, il faudra renseigner les codes collectés dans le logiciel de gestion de magasin. C’est l’ultime étape d’un processus long et fastidieux. Et il faut s’y mettre tout de suite !

Début mars, vous indiquiez que seuls 23 fabricants sur plus de 700 concernés avaient fait le nécessaire. Et aujourd’hui ?

Aujourd’hui, 118 fabricants (91 lunetiers, 27 verriers) ont fait le nécessaire, soit 17 % des fabricants. Toutefois, si la situation est loin d’être idéale, ces fabricants regroupent à eux seuls 40 % des codes LPP délivrés par la DSS. Les 27 verriers représentent une très grande partie des ventes (sans doute plus de 90 %). Du côté les lunetiers, les acteurs majeurs ont fait la démarche. Pour les autres, il s’agit de saisir 1 à 4 codes dans le logiciel. En partant du principe qu’un opticien a des produits d’une vingtaine de lunetiers en stock, on parle d’une trentaine de codes manquant à collecter et à saisir. Ça reste lourd mais possible… S’il manque les codes d’un verrier, c’est tout de suite entre 150 et 180 codes à saisir sans commettre d’erreur.

Les opticiens se sont-ils appropriés, comme vous le souhaitiez, cette entrée en application des nouveaux codes LPP ?

Non ! Nous sommes juste au début de la démarche côté opticiens et de nombreuses questions se posent. Il est indispensable que les opticiens se penchent en détails sur le sujet et consultent au maximum la FAQ qui a été rédigée par les organisations de la profession. De plus, il est prévu que l’ensemble des syndicats communique prochainement pour clarifier les interprétations règlementaires. C’est une démarche très importante pour la profession.

Que répondez-vous à ceux qui tableraient encore sur un report de l’entrée en vigueur de ce nouveau cadre réglementaire ?

C’est beau de rêver ! Mais revivre le 1er janvier 2020, c’est plutôt un cauchemar ! Il est temps de s’y mettre car il n’y aura pas de report.

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