Cabinet de conseil spécialisé depuis dix ans dans le recrutement en optique, IseeOp a partagé en exclusivité avec notre rédaction les résultats de son enquête, la 2ème du genre, sur la rémunération en optique. On vous dit l’essentiel. 

IseeOp a renouvelé son enquête sur les rémunérations en optique. Comme en 2022, ce cabinet de conseil spécialisé dans le recrutement en optique s’est penché de façon approfondie sur l’évolution des salaires* de la profession. La rédaction a retenu les éléments les plus saillants de cette étude à laquelle ont participé 670 répondants** et qui porte, précisons-le, sur les rémunérations 2024. Première chose à retenir : le salaire médian tourne autour de 2 200 euros nets, comme en 2022 lors de la précédente vague. « La stabilité entre les deux années se confirme, note Romain Lucas, à la tête d’IseeOp. Le coeur de rémunération reste concentré entre 1 800 et 2 700 euros, un segment qui totalise plus de 60 % des répondants ».

Les tranches les plus basses (moins de 1 300 euros, entre 1 300 et 1 500 euros, entre 1 500 et 1 800 euros) représentent autour de 20 % des réponses, une proportion légèrement en recul comparativement à l’enquête 2022, et qui s’observe avant tout « dans les équipes les plus jeunes ou les magasins indépendants », détaille Romain Lucas à propos de ces bas salaires qui restent donc plutôt minoritaires. À l’opposé, qu’en est-il des tranches supérieures à 2 700 euros ? « Elles progressent lentement, constate le dirigeant d’IseeOp. Par rapport à 2022, la tendance est similaire : la part des rémunérations élevées reste minoritaire mais stable. La tranche 2 700-3 000 euros progresse toutefois légèrement, en cohérence avec la hausse observée au sein des postes managériaux ». Les rémunérations les plus élevées (+ de 3 000 euros) restent davantage concentrées en Île-de-France et, logique, concernent des postes à responsabilités et des profils expérimentés. Romain Lucas, à nouveau : « Le rapport 2022 soulignait déjà ce phénomène, et la distribution 2024 confirme cette segmentation géographique et hiérarchique ».

Sur le volet géographique, on notera par ailleurs que les régions PACA et Centre-Val de Loire font toujours partie des zones au-dessus de la moyenne nationale, celles où les rémunérations sont - avec la région francilienne - les plus attractives. Et ce d’abord dans les grandes villes, à l'image de Nice, Aix, Tours, Orléans... A contrario les régions où les salaires plafonnent restent, en 2024 comme en 2022, les Dom-Tom. Autre élément important à souligner : l’étude 2024 met en évidence un écart salarial notable entre hommes et femmes, lequel s’élève à plus de 300 euros. Alors que ces messieurs touchent une rémunération moyenne de 2 492 euros nets, les femmes, qui représentent l’essentiel des effectifs de l’optique rappelons-le, déclarent, elles, 2 188 euros mensuels. 

L’enquête IseeOp s'intéresse aussi à ce que les opticiens valorisent au-delà du seul salaire proprement dit. Les résultats 2024 confirment que les primes restent l’avantage le plus répandu. Elles ont  « un rôle essentiel dans la rémunération variable », résume Romain Lucas qui constate que « les magasins utilisent toujours les primes comme levier principal de motivation et de reconnaissance ». Même chose pour les tickets-restaurants, qui demeurent l’un des avantages les plus courants et attendus, « notamment dans les enseignes structurées », nous précise-t-on. Pour autant, « c’est un standard plutôt qu’un élément différenciant », insiste le dirigeant d’IseeOp. En revanche, il semblerait que l’importance accordée aux samedis non travaillés gagne les esprits. « Dans l’étude 2022, ce type d’avantage était moins mis en avant par les répondants, loin derrière les avantages financiers. En 2024, au contraire, les samedis non travaillés progressent clairement dans les attentes et les réponses. Cela reflète une évolution nette : l’équilibre vie pro / vie perso devient un avantage aussi valorisé que les avantages financiers, surtout dans un métier historiquement ancré sur le samedi. » On pourrait aussi évoquer les réductions magasin (« perçues comme un plus, mais pas comme un élément structurant ») ou l’intéressement et le comité d’entreprise (qui ont surtout cours dans les grandes enseignes nationales), mais ce sont des critères relativement secondaires par rapport aux trois précédentes attentes. 

Enfin, les sondés sont-ils satisfaits de leurs situations respectives ? 60 % estiment que ce qu'ils gagnent est inférieur à leurs attentes. Et ce n’est pas qu’une simple question de montant, comme l’explique Romain Lucas : « Les retours montrent que les professionnels évaluent leur rémunération au regard de plusieurs critères - investissement demandé, charge opérationnelle, reconnaissance perçue, équilibre vie pro/vie perso. Même dans les tranches intermédiaires (2 300-2 700 euros), certains expriment un décalage entre leurs missions et leur salaire, tandis que d’autres considèrent leur rémunération cohérente avec leur parcours. »

* Nota bene : l’enquête interroge le salaire net mensuel avant impôt. 

** 90 % des sondés exercent en magasins en France métropolitaine ; 75 % ont entre 25 et 50 ans ; 64 % sont des femmes. 

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