Pris sous le feu croisé de certaines enseignes, les e-opticiens réagissent avec une enquête de satisfaction à l'appui.

"Le débat en cours sur la vente en ligne pointe le risque de l'évolution du métier d'opticien, professionnel de la santé : la vente de lunettes sur Internet pourrait conduire, si on ne se montre pas vigilant, à une démédicalisation des lunettes et des problèmes de vue, ce qui serait un recul notoire de la qualité des soins visuels en France". Formulé par Eric Plat, le PDG d'Atol dans une récente tribune, ce constat trouve aujourd'hui un relais... chez une enseigne concurrente. Dans un communiqué, Krys en appelle en effet à une mobilisation des opticiens pour défendre leur expertise face aux "pure players", ces sites de vente en ligne qui ne vendent que par ce biais sans s'adosser à un magasin physique. Par la voix de Christophe Lemesle, son président, Krys Group veut ainsi replacer l'opticien au coeur de la relation-client : "Notre vision d'opticien, installé depuis plus de 40 ans, travaillant en relation avec l'ophtalmologiste et recherchant sans cesse à satisfaire chacun de ses clients n'est définitivement pas la même que celle d'un site de vente en ligne, composé d'anonymes et d'actionnaires aléatoires".

Hasard ou coïncidence, au moment où Krys faisait ses déclarations, l'Association française des Opticiens sur Internet, a rendu publique une étude Opinion Way sur le niveau de satisfaction des cyberconsommateurs. Menée auprès de plus de 600 acheteurs, cette enquête établit "un niveau de satisfaction élevé et comparable en ce qui concerne la satisfaction globale, la qualité des verres et la qualité de correction" sur Internet ou dans les magasins. Prenant appui sur les résultats de l'étude, l'AFOI tient par ailleurs à souligner que les e-opticiens se démarquent des opticiens traditionnels en matière "d'intention de recommandation". Concrètement, près de 3/4 des Français acheteurs en ligne recommanderaient certainement à leur entourage l'achat sur le web, alors qu'ils ne sont qu'un tiers à vouloir le faire pour l'achat en magasin. L'enquête indique enfin que les e-opticiens seraient mieux à même de fidéliser leur clientèle que leurs concurrents en magasin, deux Français sur trois se déclarant prêts à racheter de nouveau sur Internet alors que ce n'est le cas que de 36 % des acheteurs en magasins.

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