Un nombre grandissant d'établissements bancaires propose des formules de complémentaires santé attractives, venant chahuter les acteurs traditionnels du secteur, mutuelles en tête.

Et si, à terme, les banques dynamitaient le marché de la complémentaire maladie en piquant, pour parler trivialement, leurs clients aux mutuelles, acteurs historiques du secteur ? Le scénario n'est pas, loin s'en faut, si farfelu. Il est même en train de s'écrire. De fait, de plus en plus d'établissements financiers, en dur ou en ligne, convoitent le marché de l'assurance-santé rivalisant avec les mutuelles sur leur propre terrain. Et pour ces "bancassureurs" tout est bon pour recruter, généralement au sein de leur propre clientèle. Nombreux sont en effet les produits d'appel pour faire de l'oeil aux consommateurs : remboursement plus élevé que la normale des frais d'hospitalisation, forfait médecine double ou alternative (typiquement la prise en charge de l'ostéopathie), bonus à la fidélité, prime de naissance, contrats enfants gratuits ou pratiquement, mais aussi, bien sûr, des formules spécialement avantageuses pour la prise en charge des frais d'optique. Dans le genre, on cite couramment le cas de la Banque Postale qui, cette année, a ouvert un pôle assurance-santé qui voit grand et qui illustre à bien des égards les ambitions des opérateurs bancaires. À travers des formules de couverture santé à prix très accessibles, l'organisme cible pas moins de dix millions de clients potentiels et pense que cinq millions se montreront très sérieusement intéressés. À titre de comparaison, quand on sait que la MGEN, première mutuelle de France, compte un peu plus de 3,5 millions d'adhérents, on comprend mieux pourquoi les établissements bancaires peuvent s'avérer de redoutables concurrents pour les acteurs traditionnels de la complémentaire-maladie.