En mars dernier, au plus fort de la crise, Lena Henry, à la tête d’Essilor France depuis décembre 2019, nous avait accordé un premier entretien. Aujourd'hui, à l'heure de la rentrée, la directrice générale répond de nouveau à nos questions. État d’esprit du groupe, priorités et projets à plus ou moins long terme, accompagnements des opticiens partenaires, lancements en vue…  à l'invitation de Fréquence Optic, elle passe en revue les principaux sujets. Après la première partie hier, voici la seconde partie de cet échange...

Fréquence Optic : Au fil des mois, les événements (salons, congrès, etc.) sont annulés ou très fortement perturbés, donc limités. Comment garder le contact avec les opticiens ?

Lena Henry : Il est vrai que l’annulation du Silmo dans sa forme habituelle a été une déception pour nous. C’est un événement unique, fédérateur et accélérateur de tendances pour la filière que nous continuerons de soutenir. Le choix fait par les organisateurs est responsable et courageux, et nous serons bien évidemment avec eux pour le Silmo Hors Les Murs. Au-delà des événements, nous avons appris à nous réinventer dans la relation client. Tout n’a pas toujours été parfait et nous en avons conscience. De cet apprentissage accéléré, nous avons tiré des enseignements et déployé pleinement toutes les solutions digitales qui permettent de garder le contact mais surtout qui permettent de travailler en proximité avec nos clients. Formations en ligne, visio-conférences avec les responsables de secteur, e-newsletters, vidéos... Et n’oublions pas, lorsque l’opticien le souhaite, nous répondons présents pour des rencontres physiques dans leurs magasins dans le respect des gestes barrières.

Dans un contexte épidémique qui n’incite pas à l’optimisme en France, comment envisagez-vous la fin d’année ? Et 2021 ?

Les derniers mois nous ont montré qu’il est très difficile de faire des projections. Ce que nous savons c’est que nous évoluons dans un climat d’incertitude et qu’il nous faut être prêts à tout. À moyen/long terme, je suis confiante. La filière est résiliente, ses fondamentaux sont bons. À plus court terme, et dans les prochaines semaines, nous nous préparons à mettre sur le marché des innovations de rupture qui marqueront les années futures. Nous allons aussi investir de façon importante dans les médias pour soutenir nos clients : campagne TV pour la marque Varilux, opérations locales de visibilité pour le label Opticien Engagé et mobilisation pour la Journée Mondiale de la Vue. N’oublions pas également nos actions pour aller chercher les réservoirs de croissance : la 2ème paire de qualité, les équipements de protection correcteurs, la communication autour de la validité de l’ordonnance et bien sûr certaines catégories de verres comme par exemple les verres Transitions. Avec tout cela, l’optique française a encore de beaux jours devant elle.

Pour finir, une question plus personnelle : entre la chaotique réforme 100 % Santé et la crise inédite du Covid-19, vous avez pris la direction d’Essilor France sur fond de fortes turbulences. Comment fait-on face dans ces moments-là ? La pression doit être forte…

Il est vrai que la mise dans le bain a été immédiate ! Cependant, comme tout dirigeant d’entreprise, j’ai pu m’appuyer sur une équipe expérimentée et soudée. C’est ensemble que nous avons fait face et pris les décisions qui s’imposaient. Aujourd’hui, nous sommes tournés vers l’avenir. Les défis sont nombreux, mais les opportunités également. Notre leitmotiv pour ces prochains mois est d’avoir une vision d’avance avec nos partenaires pour faire la différence demain avec une expérience d’achat unique et la prise en main des innovations verres et instruments qui arrivent, pour satisfaire toujours mieux les consommateurs. Pour cela, nous sommes prêts, volontaires et disponibles pour construire des plans d’actions simples, facilement activables et adaptés pour chaque point de vente.

1ère partie de l'entretien : « Faire de cette reprise un rebond durable de l’activité de nos opticiens partenaires »

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