Sur fond de débat, parfois vif, sur l'évolution possible du rôle des Ocam et des réseaux, le syndicat des opticiens sous enseigne prône la concertation et la "défense de notre système de santé publique et de protection sociale".

Être constructif au lieu d'être dans l'affrontement. Alors que les récentes déclarations de François Hollande se prononçant pour un rôle renforcé des mutuelles et la publication de la proposition de loi Le Roux en faveur du développement des réseaux de santé suscitent des réactions en chaîne surtout sur le mode de la contestation, le Synope semble plutôt, lui, chercher l'apaisement et le débat à partir d'une réflexion de fond. Dans un communique publié hier, lundi 29 octobre, il dit vouloir regarder "bien au-delà des intérêts corporatistes". C'est avant tout "l'équilibre économique du système de santé publique" qui préoccupe le syndicat présidé par Christian Roméas : "Il n’est un secret pour personne que la situation économique de notre système de protection sociale nécessite aujourd’hui d’identifier les leviers permettant de maintenir cet équilibre, tout en facilitant l’accès aux soins des patients".  S'agissant du cas précis de l'optique, le syndicat des opticiens sous enseigne identifie une double problématique : celle, d'une part, qui concerne le reste à charge et "conduit le patient à reporter ou abandonner l’achat d’un équipement optique dans 40 % des cas" et celle, d'autre part, qui touche l’accès à l’ophtalmologiste "de plus en plus difficile en raison d’une démographie médicale déclinante conduisant à des délais d’attente importants".
Ces deux problèmes pointés, le Synope considère qu’il convient aujourd’hui "d’initier les réformes nécessaires afin de faciliter l’accès aux soins en développant de nouvelles délégations de compétences entre les ophtalmologistes et les opticiens" et, poursuit-il, "en ayant le courage, avec les pouvoirs publics et les Ocam, de trouver une solution efficiente pour notre système de protection sociale, afin de permettre l’accès à la santé visuelle pour tous". Interlocuteur qui se veut "responsable", selon son mot, le Synope semble plus que jamais vouloir s'investir pour "identifier un système qui permettrait de répondre à cette préoccupation prioritaire d’accès aux soins". Pour le syndicat, seule "une concertation" entre toutes les parties prenantes du système de santé est susceptible de le faire évoluer. Une façon, sans doute, de prendre ses distances avec, notamment, le mouvement dit des "Opticiens-pigeons" qui préfère à la voie de la négociation celle de la confrontation.