Coup d'oeil, à quelques jours de l'ouverture du Mido (11-13 mars), sur les actions anti-contrefaçon menées par le secteur italien.

Entre 15 et 20 %. Suivant les estimations, tel serait le manque à gagner qu'entraîne la contrefaçon dans le secteur italien de l'optique. L'Anfao, autrement dit l'association représentative des décideurs de l'optique transalpins, se veut mobilisée face au phénomène qui ne cesse de prendre de l'ampleur. Il y a trois semaines, l'association a été auditionnée par la Commission parlementaire d'enquête sur le phénomène de la contrefaçon et de la piraterie commerciales. Celle-ci témoigne de l'enjeu que représente ce phénomène pour l'indutrie italienne qui a précédemment vu naître, en 2005, un Haut commissariat anti-contrefaçon chargé d'impulser et de coordonner les actions en ce sens. C'est à son initiative qu'ont notamment été mis en place ce qu'on appelle des "guichets" anti-contrefaçon ciblant 10 pays à risque, à commencer par la Chine, Taiwan, la Turquie, le Brésil et certains pays d'Europe de l'Est. Ils ont pour but d’aider les entreprises et de recueillir le cas échéant des preuves pour lutter contre la contrefaçon. Lors du Mido, par exemple, cela permet de régler des litiges entre exposants qui voient certains de leurs produits contrefaits. Bref, l’Italie semble montrer un réel désir de mettre en place des opérations très concrètes et ne se limite plus à des opérations d’intention. Car tout le problème est là. Pour revenir à l'Anfao, ses représentants ont plaidé auprès de la Commission parlementaire pour que des sanctions juridiques, qui sont prévues par l'Union européenne, soient réellement appliquées dans les faits. Autre champ d'action sur lequel l'Anfao souhaiterait que l'Etat s'implique davantage : celui de l'information de l'opinion public. Les lunetiers italiens appellent en effet de leurs voeux une communication qui sensibilise le grand public sur les incidences économiques mais aussi et surtout sur les dangers pour la santé que représentent les produits contrefaits. Du reste, l'Italie a déjà choisi de marquer les esprits en sévissant auprès des particuliers qui achètent des imitations, lunettes ou autres. De plus en plus de touristes se voient ainsi infliger une amende pour avoir acheté un produit issu de la contrefaçon auprès des marchands à la sauvette qui pullulent aux abords des sites touristiques. Si elles tournent généralement autour de 1 000 euros, ces amendes peuvent cependant se monter jusqu'à 10 000 euros.

 

Photo : lot de marchandises contrefaites. Ici, des chaussures Gucci et des montures Ray Ban.