D’après nos informations, de plus en plus de préfectures s’emparent du sujet concernant la livraison des équipements par les opticiens situés en centres commerciaux. Un assouplissement des règles semble en cours ; en attendant davantage ?

« On ne peut décemment pas laisser les gens sans solution », nous a déclaré ce matin par téléphone André Balbi, qui pense là aussi bien aux opticiens, pris par surprise par le décret du 30 janvier, qu’à leurs clients, en attente de récupérer leurs équipements. Le président du Rassemblement des Opticiens de France (ROF) oeuvre en coulisses à débloquer la situation « inacceptable et incompréhensible », dit-il encore, qui est celle, depuis dimanche, des points de vente en centres commerciaux, tous contraints à la fermeture administrative. « Pourquoi les opticiens, qui sont des professionnels de santé, seraient-ils frappés d’interdiction d’exercer alors que les officines, elles, bénéficient d’une dérogation ? », compare-t-il. « Jusque-là les opticiens étaient considérés comme commerces essentiels, ils doivent pouvoir de nouveau jouir de ce statut dans la situation présente », explique-t-il encore, pointant une incohérence dans le logiciel gouvernemental.

Ce sont là quelques-uns des arguments majeurs que son syndicat a fait valoir ces derniers jours auprès des préfectures qui toutes sans exception ont été interpellées. Et les réponses commencent à arriver, énumère l’organisation professionnelle : les préfectures du Bas-Rhin, du Pas-de-Calais, du Vaucluse, de Dordogne, des Alpes-Maritimes ont d’ores et déjà fait connaître au ROF, par courrier, leurs positions. Et elles sont plutôt favorables, sur l’autorisation du click & collect voire, dans certains cas, sur la livraison en boutiques des équipements dont les commandes ont été passées avant le 1er février. Les autorités administratives de l’Hérault vont incessamment sous peu se positionner : positivement elles aussi, selon le syndicat. Bref, les choses sont en train de bouger et « des solutions de livraisons acceptables et sécurisées », selon le voeu de M. Balbi, semblent se dessiner. En attendant davantage ? Saluant « la résilience des opticiens » à propos des initiatives que les uns et les autres essaient de mettre en place, M. Balbi espère bien en effet que dans les prochains jours le « gouvernement va changer sa doctrine ».

À travers différentes démarches auprès des ministères, de la Santé et de l’Économie, il s’agit plus globalement pour le syndicat d’arriver « à une situation pérenne » pour tous les professionnels de santé, opticiens mais aussi audioprothésistes : « Les pouvoirs publics doivent bien comprendre que les patients qui sont en cours d’appareillage sont dans un processus qui ne peut pas s’arrêter comme ça, du jour au lendemain », fait valoir le président du ROF. Et ce d’autant plus à l’heure où se met en place la réforme 100 % Santé en audio , ajoute-t-il opportunément. Avant de résumer le cap de son syndicat : « On souhaite obtenir rapidement de légitimes ajustements sur la situation des opticiens de centres commerciaux mais aussi et surtout une révision de leur statut : au même titre que les pharmaciens, les opticiens et/ou audioprothésistes doivent pouvoir exercer leurs activités. Nous sommes des professionnels de santé, nous devrions donc logiquement avoir le droit de travailler. » 

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