Défaillances d’entreprises : "L’optique résiste encore très bien mais…"

Le baromètre Altares fait le point sur le niveau, historiquement bas ces derniers mois, des défaillances d’entreprises dans le secteur. Thierry Millon, le directeur des études du cabinet, partage son analyse avec la rédaction.

La baisse des défaillances d’entreprises en optique - liquidations, redressements et sauvegardes - se poursuit. Déjà faible au premier trimestre - pour mémoire il y en a eu 19 sur la période, tous types de procédures confondus -, leur nombre s’établit à 9 sur le deuxième trimestre : 6 sont des liquidations judiciaires et 3 au titre des redressements. Jamais encore depuis la création, en 2010, du baromètre du cabinet Altares, à l’origine de ces données, ce chiffre n’avait été aussi bas. Comment interpréter la situation ? Le secteur doit-il craindre, à terme, un fort rebond ? Sollicité par la rédaction, Thierry Millon, le directeur des études du cabinet Altares, fait cette analyse : « Premier constat, dans un contexte de début de rattrapage (+ 14 %) des défaillances évitées il y a un an, l’optique se distingue avec un recul de - 25 %. Constat d’autant plus remarquable que ce 2ème trimestre marque une concentration des défauts sur les plus petites des TPE françaises, or les magasins d’optique sont justement des TPE de petite taille (moins de 3 salariés). Les magasins d’optique n'ont pas eu à affronter, comme le commerce d’habillement par exemple, la fermeture administrative du dernier confinement (hors centres commerciaux) et, par conséquent, n’ont pas reçu comme eux des aides compensatoires. L’optique résiste donc encore très bien, au moins sur le front de la défaillance avérée. En effet, et c’est un second point, le très faible nombre (9) de défaillances de ce trimestre ne doit pas masquer le risque de voir remonter le niveau des défaillances. Il y a trois ans plus d’une quarantaine d’opticiens avaient défailli au cours du printemps. Ils étaient encore plus d’une vingtaine il y a deux ans, soit deux fois plus que lors des mêmes périodes 2020 et 2021. Les créations d’entreprises perdent en dynamisme mais sont toujours là, et dans le même temps, le nombre de défaillances est au plus bas. Le nombre d’acteurs est donc désormais plus important qu’avant le Covid, la bataille concurrentielle va se renforcer. »

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