Au nom de la liberté syndicale, le président de la FNOF, Alain Gerbel, ne se rendra pas à une rencontre avec Itelis qui impose une clause de confidentialité avant d’engager tout échange.

Décidément, Itelis cristallise en ce moment le mécontentement des organisations professionnelles. Après l’UDO, le SNOR et le ROF en août, c’est au tour de la Fédération nationale des opticiens de France de se manifester, quoique pour des raisons différentes. Le président de la FNOF ne décolère pas depuis que son syndicat a reçu ce qu’il estime être "une convocation" pour une réunion de travail avec les dirigeants du réseau Itelis. Prévue le 20 septembre, cette réunion est censée porter sur le bilan du réseau des opticiens partenaires ainsi que sur les perspectives d’évolution de la filière de santé visuelle et du rôle de l’opticien. Mais où est le problème exactement ? "La FNOF ne peut accepter, aussi bien sur le fond que sur la forme, d’être convoquée à une réunion dont l’ordre du jour est imposé. De plus, la condition préalable, signature d’un accord de confidentialité, est inacceptable. Un président de syndicat ne peut accepter de se voir imposer la loi du silence, de ne pas avoir le droit d’informer ses adhérents", peut-on lire dans un communiqué du syndicat. S’il voit rouge dans son communiqué, M. Gerbel est encore plus remonté au téléphone : "Ce n’est pas des façons de faire. Je ne peux pas accepter cette méthode. Un président de syndicat est là pour rendre compte à ses adhérents et il ne saurait être question de signer un quelconque accord de confidentialité", renchérit-il, joint hier. "C’est la première fois qu’une telle chose arrive. Je n’ai jamais vu ça auparavant, ailleurs. Jamais on impose ainsi une date et un ordre du jour, et jamais une clause de confidentialité", gronde-t-il. Et d’estimer que procédant de la sorte "cette société s’en prend au droit syndical".

Pour autant la FNOF refuse-t-elle le principe même d’une rencontre avec la direction d’Itelis ? Non, mais M. Gerbel pose des conditions. "En préalable à la mise en place d’un dialogue constructif", il demande des excuses à "l’adresse des opticiens de France de la part des auteurs de cette convocation" et la "tenue d’une réunion de concertation en présence de Monsieur Boisrond et du Docteur Charton", respectivement président du directoire Itelis et président du conseil de surveillance de la société d’ingénierie et de services dans le domaine de la santé. En fonction de la réponse de la plateforme, que nous avons cherchée à contacter à plusieurs reprises sans succès, la FNOF annonce qu’elle consultera ses membres "pour avoir leurs avis sur les moyens éventuels de recours possible, et la conduite à tenir". Celle-ci pourrait se traduire par une action pour dénoncer "une entrave à l’exercice de la liberté syndicale", laisse entrevoir M. Gerbel. 

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