Alors qu’un protocole d’accord est en discussions avec les syndicats d’opticiens, le Groupement des industriels et des fabricants de l’optique manifeste une fois de plus son inquiétude sur « les impacts de la réforme » en matière d’emploi pour la filière hexagonale et d’accès à des équipements qualitatifs notamment.

Alors que la Haute Autorité de Santé examine actuellement le projet de réforme, un protocole d’accord soumis par le ministère de la Santé fait l’objet d’un débat avec les organisations syndicales. Précipitation ? Le Groupement des industriels et des fabricants de l’optique s’étonne de cette situation « à la hâte », lui qui n’est pas appelé à se prononcer sur le protocole en question. « Un protocole d’accord sans fondement », estime sans détour l’organisation des fabricants : « Ce protocole proposé avant l’expertise de la Haute Autorité de Santé, confirme que la santé visuelle des Français n’est pas abordée dans sa globalité et qu’il s’agit bien d’une réforme budgétaire ». À ce stade, le GIFO considère toujours que « si des avancées ont été obtenues certains points majeurs restent extrêmement inquiétants ». Et de citer « l’inadéquation des critères de renouvellement anticipé aux besoins sanitaires, l’inadaptation des critères de remboursement de certains verres (notamment teintés ou prismatiques) qui ne répondent pas à des besoins spécifiques » ou encore « la non prise en compte des personnes les plus fragiles nécessitant des verres de très forte puissance ». Ces points litigieux feront-ils encore l’objet de discussions ? Le GIFO l’espère bien, qui sera auditionné le 26 juin prochain par la HAS. En attendant, l’organisation a d’ores et déjà fait passer une note détaillée à cette autorité indépendante.

Dans l'attente de cette rencontre avec la HAS, fabricants et industriels restent plus que jamais mobilisés alertant « une fois encore sur le fait que l’effort de la réforme sera porté par les fabricants. Elle mettra aussi l’opticien en difficulté face aux assurés qui, pour conserver une bonne prise en charge visuelle, devront y mettre de leur poche », pronostique le GIFO. Le syndicat énumère des cas concrets pour prendre la mesure de la situation qui se profile selon lui : « La possibilité de délivrer séparément les verres et la monture du panier RAC 0 créera la confusion dans l’esprit des assurés et nivellera vers le bas la qualité des produits comme de la prestation. En imposant des matériaux avec des indices élevés au sein du panier RAC0, la nomenclature du panier à RAC 0 va créer un 'standard' de qualité purement cosmétique. En imposant cette 'norme', c’est le reste-à-charge de ceux qui ne choisiront pas le panier à RAC 0 qui sera mécaniquement augmenté. En les excluant explicitement (polycarbonate) ou implicitement (photochromiques) certains verres ne seront plus délivrés alors qu’ils répondent à des besoins spécifiques et souhaités par de nombreux assurés. En imposant un plafond de remboursement de 100 € sur les montures, ce sont les lunettes de fabrication et de création françaises qui seront exclues du marché, sauf à ajouter encore du reste à charge. Cette exclusion touchera tout autant les produits fabriqués en Europe ».

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