Une dynamique en faveur de "l'opticien de santé" est enclenchée, estime Alain Gerbel, le président de la Fédération Nationale des Opticiens de France. Il veut y voir un tournant pour la profession.

"Après des années compliquées, le ciel semble se dégager". Rentrée oblige, Alain Gerbel, le président de la FNOF, fait le point pour Fréquence Optic sur les perspectives qui, selon lui, se dessinent pour la profession à moyen terme. Plutôt optimiste, il rappelle que "bien des chantiers sont ouverts, certains avec des voyants au vert". Et de récapituler : réingénierie de la formation professionnelle, débats sur le tiers-payant ou l'encadrement des données de santé, renégociation de la convention CNAM, décret relatif aux conditions de renouvellement des lunettes et des règles d'exercice du métier, rapport gouvernemental sur l'évaluation des réseaux de soins, mise en place imminente du Collège National des Opticiens de France… autant de dossiers qui avancent favorablement et, estime M. Gerbel, qui concourent à "toujours plus de professionnalisation". Volontariste, le représentant syndical reste toutefois réaliste : "Si, bien sûr, des crispations et des divergences existent entre les uns et les autres sur certains sujets, la question fondamentale est celle du devenir de l'opticien comme professionnel de santé à part entière. Enfin on parle de l'optique comme d'une filière de santé ! Enfin on parle de 'l'opticien de santé' ! Ce ne sont pas que des mots, ce sont des réalités qui prennent forme. Collectivement et individuellement, on a donc une responsabilité à faire que la profession s'ancre définitivement dans le champ de la santé. Reste à savoir si tout le monde aspire vraiment à ce changement profond." Et le président de la FNOF d'y insister : "Une clarification s'impose pour sortir des seules logiques commerciales. En un sens, nous sommes plus que jamais à la croisée des chemins : d'un côté il y a des vendeurs de lunettes et, de l'autre, ceux qui aspirent à voir leur statut d'acteur de santé pleinement reconnu, donc proche d'un exercice libéral. Il va falloir choisir". Un choix peut-être d'autant plus pressant que, nul ne l'ignore, se profile une année d'élection présidentielle. Or, de tous côtés, nombre de décideurs politiques ont été sensibilisés aux enjeux de l'optique. Ce climat politique entrera sans doute aussi en ligne de compte dans les futures orientations que prendra la profession.

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