Il y a quelques jours, Marc Sanchez, secrétaire général du Syndicat des indépendants, organisation patronale interprofessionnelle dédiée aux TPE, a signé une tribune dans laquelle il interpelle Bruno le Maire, le ministre de l’Économie. Pour le syndicaliste, la situation des TPE est calamiteuse.

« Nous allons mourir et nous le savons ». L’entrée en matière de la lettre ouverte que Marc Sanchez, secrétaire général du Syndicat des indépendants (SDI), a fait publier il y a quelques jours dans la presse a le mérite d’être clair. L’organisation patronale interprofessionnelle dédiée aux Très Petites Entreprises (TPE) a interpellé le ministre de l’Économie Bruno Le Maire dans une tribune parue dans le dernier Journal du Dimanche. En raison des mouvements sociaux à répétition qui ont rythmé toute l’année - des Gilets jaunes hier aux grèves contre la réforme des retraites aujourd’hui -, il rappelle qu'à l'heure actuelle « 63 % des commerçants et artisans de proximité s'inquiètent pour la survie de leur outil de travail dans les 3 à 6 prochains mois ». Le signataire du courrier insiste surtout le fait que les TPE sont arrivées au bout de leurs ressources : « Avant que vous nous posiez la question, sachez que oui, tout ce qui pouvait être fait en interne (baisse de la rémunération du chef d'entreprise, apport de fonds personnels, négociations de délais de paiement avec les fournisseurs, abandon de nouvelles embauches, non renouvellement de CDD…) a déjà été réalisé, optimisé, rationalisé, sacrifié pour tenir jusqu'en décembre 2019 », peut-on lire dans cette lettre. Et Marc Sanchez d’en appeler au déploiement d’un « vrai plan Marshall pour les entreprises commerciales et artisanales de proximité ».

D’après l’intéressé, pareil plan pourrait se matérialiser sous la forme « d’un fonds d'indemnisation national d'urgence, évalué à 600 millions d'euros, selon le SDI, venant compenser les pertes désormais irréversibles liées aux mouvements sociaux de l'année 2019 ». Pour l’organisation syndicale, un tel plan constituerait « un oxygène vital ». Marc Sanchez souligne alors à quel point les TPE sont au centre de l’économie française : « Ce faisant, nous les 98 % (en nombre d’entreprises en France_ndlr) de ceux qui constituent le tissu économique de notre pays, pourrons dynamiser les centres-villes, donner de l'attractivité aux communes, créer du lien social et surtout créer des emplois… Un Ministre de l'Economie est de tous le meilleur en calcul. Vous comprendrez alors aisément que nous sommes cruciaux à l'activité économique de notre pays, acteur de sa croissance car premier recruteur de France. » Et la tribune de se conclure aussi solennellement qu’elle avait commencé : « Oui Monsieur le ministre nous mourons. Sauvez-nous ! » Dans les jours qui ont suivi cette tribune publiée dans la presse, Marc Sanchez a précisé au micro de BFM TV qu’en un an, suite au mouvement des Gilets jaunes, « on avait comptabilisé entre 3 000 et 5 000 entreprises ayant cessé leur activité », tous domaines confondus. « Aujourd’hui, dans les projections que l’on peut faire à quelques mois, on est largement au-delà de ça », s’inquiète-t-il.

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