Le Rassemblement des Opticiens de France (ROF) en appelle au gouvernement pour une normalisation rapide de la situation des opticiens. Le syndicat déplore une « différence de traitement » pour la profession comparativement aux autres acteurs de santé.

Le Rassemblement des Opticiens de France monte le ton. Dans un communiqué qui vient de tomber, le syndicat voit rouge au sujet des restrictions d’accès aux opticiens, certains étant bien plus impactés que d’autres. « Si le gouvernement maintient sa décision de restreindre fortement les capacités d'accueil des opticiens, ceux-ci ne pourront pas contribuer à alléger les files de rendez-vous chez les ophtalmologistes notamment pour les ‘simples’ renouvellements d'ordonnances », explique dans un premier temps l’organisation professionnelle. « Avec le couvre-feu à 18 h et la fermeture des magasins d'opticiens dans les centres commerciaux, le gouvernement met ainsi en danger la santé visuelle des Français, dans un contexte où la filière est déjà en difficulté pour garantir à tous un parcours de prise en charge adapté à tous les besoins », n’hésite pas à dire le syndicat. Volontiers offensif, il pointe une situation « totalement incompréhensible sur le plan sanitaire et juridique ».

Au niveau sanitaire, le ROF rappelle d’abord que les points de vente avaient jusqu'alors le droit d’être ouverts. Surtout, le syndicat souligne que « les décisions ont été prises de manière brutale sans aucune discussion avec la profession, alors même que la Direction Générale de la Santé continue à inclure les opticiens dans les professionnels de santé concernés par la vaccination, la dotation en matériels de protection ou la permanence des soins ». Ce hiatus pose d’autant plus question, selon le ROF, que « la fermeture des magasins d'optique n'apporte également rien à la lutte contre la Covid-19 ». Depuis le printemps 2020 et la mise en place efficace d'un protocole sanitaire strict, « aucun cluster de contamination dans un magasin d'optique » n’a été signalé, insiste la direction du syndicat. Et de faire valoir, enfin, des arguments d'ordre juridique : « Le décret du 30 janvier 2021 remet en cause, sur le plan juridique, la liberté de choix de son professionnel de santé par le patient. Or cette différence de traitement des magasins d'optique par rapport aux autres professionnels de santé n'étant aucunement justifiée par une différence de situation objective, elle est susceptible de caractériser une violation du principe d'égalité et de liberté de choix du patient. »

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