En 2022, la France a enregistré la plus forte hausse des défaillances d’entreprises jamais connue, selon le baromètre Altares. Un peu plus épargné que d’autres segments d’activité relevant du commerce de détail, le secteur de l'optique montre toutefois des signes de tension. Les chiffres à retenir.

Du jamais vu ! Selon le cabinet Altares, qui a dévoilé hier les chiffres des défaillances d’entreprises en France pour le 4ème trimestre et l’ensemble de l’année 2022, le nombre de procédures ouvertes (redressements, liquidations judiciaires...) a explosé cette année. Avec 42 500 procédures ouvertes sur les douze derniers mois, l’Hexagone enregistre « une hausse exceptionnelle de près de 50 % par rapport à 2021, un taux jamais observé auparavant », constate Altares qui nuance toutefois ce tableau assez noir : « Le nombre global de procédures reste toutefois inférieur de 10 000 par rapport aux niveaux de 2019. Si le retour aux normes d’avant Covid s’amorce depuis un an, l’augmentation des défaillances s’accélère de manière alarmante pour les PME dont plus de 3 200 ont défailli en 2022 avec le tiers sur le seul 4ème trimestre. Dans ces conditions, 143 000 emplois directs sont aujourd’hui menacés. »

Quels sont les secteurs d’activité les plus touchés ? Restauration, maçonnerie, boulangerie, coiffure et cafés, qui concentrent 20 % des défaillances. Altares nous détaille plus particulièrement la situation du commerce de détail : « Les tendances sont les plus sévères notamment dans le multi-rayons (827 défaillances ; + 85 %) et plus particulièrement en épicerie dont le nombre des procédures a doublé en 2022 (635 cas) dépassant ainsi déjà largement celui de 2019 (568). Le détail alimentaire (990 défaillances) est également fragilisé (+76,2 %) et plus encore le e-commerce (+ 79 %) qui compte désormais plus de défaillances qu’en 2019 (739 contre 543). »

Et l’optique dans tout ça ? Après deux années de relative accalmie - 56 défaillances en 2020, 66 en 2021 -, la pression se fait à nouveau sentir. Sur l’année 2022, Altares comptabilise ainsi 102 procédures ouvertes (18 en T1, 36 en T2, 22 en T3 et enfin 26 en T4). On retrouve donc le niveau qui était celui d’avant la crise sanitaire. En 2019, 106 défaillances avaient alors été constatées. Pour mémoire, depuis que le cabinet a mis en place son baromètre pour l’optique (en 2016), le niveau de sinistralité le plus élevé a été atteint en 2018 avec, cette année-là, 134 procédures.

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