Lors d’une conférence de presse, le Dr Bour, président du syndicat des ophtalmologistes, a fait un nouveau point sur les pistes formulées par le rapport IGAS en vue d’une évolution de la filière visuelle. S’il approuve certaines préconisations, d'autres suscitent toujours sa plus vive opposition.

Invité à s’exprimer dans le cadre d’une récente conférence de presse de la Société française d’ophtalmologie (SFO)*, le Dr Bour a distribué des bons points mais aussi des cartons rouges au rapport IGAS paru l’année dernière. Ces nouvelles déclarations viennent confirmer les propos qu’il nous a tenus ici même, lors d’un entretien au moment de sa réélection à la tête du syndicat des ophtalmologistes. Ainsi, sa position n’a pas varié concernant l’introduction de la télémédecine dans certains points de vente optiques ou encore la primo-prescription* de verres correcteurs par les opticiens, deux options que l’IGAS évoque dans son rapport. S’agissant de la télémédecine, M. Bour se montre catégorique : le cadre commercial n’est pas adapté à ce type de dispositif, et ce pour des raisons déontologiques. En clair, il craint une confusion entre prescription et vente. C’est cette même position de principe qui explique son refus, d'autre part, de voir la primo-prescription de verres correcteurs accordée aux opticiens...

D’autres mesures préconisées par l’IGAS semblent en revanche plus pertinentes aux yeux du Dr Bour. Parmi les propositions qu’il juge « positives » concernant les opticiens, il cite en priorité la réingénierie de leur diplôme mais aussi la mise en place d’un code de déontologie comme il peut en exister chez d’autres professionnels de santé. Concernant la formation des opticiens, M. Bour estime d'ailleurs que la Direction générale de l'offre de soins (DGOS), antenne rattachée au ministère de la Santé, peut s’inspirer de ce qui a été fait récemment pour le cursus des orthoptistes. À quel horizon et comment de telles dispositions pourraient-elles se concrétiser ? Sur ce point, le porte-parole des ophtalmos pense que la voie des négociations conventionnelles avec la DGOS doit être privilégiée plutôt qu’une approche législative, qui serait plus lente et pas forcément appropriée.

* Le congrès de la SFO se tiendra en présentiel au Palais des Congrès de Paris les 8-9 mai, ainsi qu'en digital le 10 mai.

** Option envisagée en dernier recours par l’IGAS, seulement pour les 16-42 ans présentant une correction légère, et seulement si les délais d’attente pour accéder à un ophtalmologiste ne se réduisaient pas dans un horizon proche.

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