Pénurie d’ordonnances ? « C’est un fantasme », assure le syndicat des ophtalmologistes

Ce matin, dans un échange avec la rédaction, le président du syndicat des ophtalmologistes conteste vivement l’idée selon laquelle il y aurait un manque de prescriptions actuellement.

« Ce n’est pas la réalité », conteste posément le Dr Thierry Bour à propos du supposé manque de prescriptions suite au confinement. « Il n’y a pas du tout de pénurie, c’est un fantasme », insiste le président du syndicat des ophtalmos, que nous avons sollicité ce matin. Régulièrement avancé par les organisations syndicales d’opticiens ou certaines enseignes nationales, le chiffre de 5 millions d’ordonnances non émises sur la période des deux mois du confinement lui semble d’ailleurs complètement « fantaisiste », déclare-t-il sans toutefois vouloir polémiquer. Et de faire valoir un autre point de vue sur la situation : « D’abord, en moyenne, il y a tout au plus 1 million d’ordonnances pour des équipements en première intention qui sont émises par mois, et non 2,5 millions comme on peut l’entendre ici et là. Ensuite, il y a actuellement au moins 30 millions de prescriptions encore en cours de validité (qui ont donc moins de trois ans_ndlr), ce qui constitue un important réservoir pour les opticiens. Enfin, l’activité de la plupart des cabinets est désormais proche des 100 %. Pour toutes ces raisons, je ne vois donc vraiment pas comment il pourrait y avoir une quelconque pénurie. »

Pour étayer un peu plus encore ses propos, le Dr Bour constate par ailleurs que le marché de l’optique français est reparti beaucoup plus rapidement que l’activité des pays voisins : « C’est encore un signe que l’accès à un équipement n’est aucunement problématique, même dans la situation inédite et compliquée que nous traversons », assure-t-il. Aux yeux du porte-parole des ophtalmologistes, le problème se trouve plutôt ailleurs : « Ce dont il faut surtout s’inquiéter, c’est que les populations les plus à risques tardent à consulter ou reportent le suivi de leurs pathologies oculaires. La vraie préoccupation est d’abord celle-là, et pas cette infondée pénurie de prescriptions ».

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