L’annonce de la fermeture administrative des centres commerciaux de plus de 20 000 mètres carrés a pris par surprise bien des opticiens qui y sont implantés. On fait le point sur une situation qui ne devrait pas vraiment évoluer.

Les centres commerciaux totalisant plus de 20 000 mètres carrés voient donc leur activité stoppée. Seules les surfaces alimentaires et les pharmacies bénéficient d’un cadre dérogatoire. Ce n’est pas le cas des magasins d’optique qui n’ont ni le droit d’ouvrir, ni même l'autorisation d’effectuer des livraisons au titre du click & collect. Sur ce dernier point - celui de la délivrance des équipements prêts à être retirés par les clients -, pourrait-il y avoir des adaptations ? Peu probable. Les différents syndicats, d’opticiens, d’enseignes et de fabricants, espèrent obtenir sur ce sujet de rapides clarifications. Le Rassemblement des Opticiens de France (ROF), par exemple, pourrait dès aujourd'hui communiquer sur le sujet. D’après ce même ROF, entre 1 500 et 2 000 opticiens seraient impactés par cette mesure de fermeture administrative. Ce serait moitié moins selon la Fédération nationale des Opticiens de France (FNOF) qui avance, elle, le chiffre de 700.

Dans la présente situation, les opticiens peuvent-ils accéder à leur point de vente, ne serait-ce que pour récupérer, par exemple, des documents administratifs ou des effets personnels ? Hier, la FNOF abordait cette question dans la newsletter à ses adhérents : « Pour les opticiens qui sont dans ces centres, leur propre accès à leur magasin ne peut être autorisé que par les services de sécurité ». En l’absence de plus d’éléments pour le moment, « ceci laisserait supposer que l’accès se ferait à la discrétion desdits services », explique encore le syndicat. On serait donc, actuellement, dans une situation de cas par cas, les sociétés de protection filtrant, ou non, l’accès aux boutiques. Des arrêtés préfectoraux pourraient-ils statuer sur ce point particulier ? Peut-être ; là encore les organisations professionnelles sont dans l’expectative. Précision importante : même ceux des opticiens qui ont un accès direct à leurs magasins par l’extérieur, car donnant sur un parking par exemple, n’ont pas le droit d’y pénétrer. Ils risqueraient, en cas de contrôle, une lourde amende… Les services de police et de gendarmerie, ainsi que les équipes de la DGCCRF, sont habilités, en la matière, à procéder à de tels contrôles.

Combien de temps cette situation de fermeture administrative des grands centres commerciaux durera-t-elle ? D’abord non précisée par Jean Castex, le ministre de l’Économie Bruno Le Maire, hier matin à la radio, a parlé d’une durée d’un mois. Renouvelable ? Nul ne le sait. Pour pallier autant que possible l’arrêt imposé de l’activité, les opticiens concernés par le nouveau décret ont accès aux aides de l’État : fonds de solidarité publique, prise en charge du chômage partiel, suppression des charges patronales…

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