Dévoilé mi-avril, le concept de corner optique de Monoprix entend s’inscrire dans « une nouvelle vision de l’espace santé en magasin ». Le syndicat des ophtalmologistes regarde d’un mauvais oeil ce type d'initiatives…

« Monoprix a toujours été une entreprise pionnière. Nous le sommes à nouveau en proposant une nouvelle vision de l’espace santé en magasin », a déclaré Jean-Paul Mochet, le président du groupe, à propos du nouvel espace généraliste baptisé « La santé au quotidien ». Avant d’être déployé dans un « grand nombre de magasins », ce nouveau concept est accessible pour le moment dans deux points de vente, à Malakoff et à Troyes. Au sein de cet espace qui entend matérialiser « une approche de la santé positive et facilitante », selon les termes de Maguelone Paré, la directrice Concept & Innovation du groupe, se trouve, parmi bien d’autres choses, un corner spécialisé créé en partenariat avec Sym Optic. Dans son communiqué de présentation, Monoprix le décrit comme « un nouveau parcours unique, intégré, qui permet au client de faire un test de vue gratuit, recevoir une ordonnance sous 72 h, choisir une monture, l’adapter à son visage et commander des verres à sa vue en une fois ». Concrètement, Sym Optic résume ainsi ses deux services : d’une part, l’examen de vue gratuit avec émission d’ordonnance (en téléconsultation asynchrone) et d’autre part, l’essayage et vente de lunettes sans correction ou avec des verres personnalisés à la vue du client, solaires ou non. La collection de produits proposés sur place se compose de montures acétate et métal. Et Monoprix de préciser que « toutes les lunettes entrent dans les plafonds du 100 % Santé et sont donc remboursées par la Sécurité sociale et la mutuelle avec un reste à charge zéro et le tiers payant disponible. »

Que pense le Syndicat national des ophtalmologistes de France (SNOF) de ce nouveau concept lancé par l'enseigne ? Il désapprouve, comme nous l’a confié aujourd’hui son président le Dr Thierry Bour : « De façon générale, nous sommes tout à fait contre ce principe des ‘capsules’ ou des télécabines implantées dans des structures commerciales ». Fidèle à la logique qu’il défend depuis des années, M. Bour se prononce contre la « multiplication des points d’accès tous azimuts aux soins optiques. Le parcours de soins doit être strictement encadré et il vaut mieux agir, comme nous le faisons, sur la baisse des délais d’attente pour accéder à une consultation. Et ce tout en augmentant le nombre de cabinets secondaires d’ophtalmologie, avec la participation des orthoptistes dans le cadre des protocoles existants », dit-il. « Il va décidément falloir clarifier, et rapidement, la situation des opérateurs nouveaux entrants sur le marché de l’optique », indique-t-il encore. Et de préciser que le SNOF suit de près l’initiative de Monoprix comme d’ailleurs d’autres récemment lancées.

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