Plus que jamais le marché des lunettes dites intelligentes attise les convoitises. Au salon high-tech international CES de Las Vegas, les produits concurrents de Google se multiplient.

Officiellement, la date de commercialisation des Google Glass n'est pas fixée. Mais officieusement, il se dit qu'elles devraient débarquer à la vente avant la fin du premier semestre. D'ici là, les concurrents directs de Google sortent les uns après les autres des produits plus ou moins aboutis. C'est le cas, par exemple, de la société américaine Vuzix qui a exposé au CES un modèle vendu 1 000 dollars. L'appareil, qui n'a qu'un seul verre, intègre une caméra haute résolution et peut se connecter à un smartphone ou à un accès internet sans fil pour afficher des données venues d'internet directement devant l'oeil de l'utilisateur. "Nous visons le monde de l'industrie, comme les gens qui doivent retrouver des paquets dans un entrepôt", explique à l'AFP Mike Hallett, responsable des ventes chez Vuzix. "La caméra peut scanner les codes barres, puis l'appareil va dire à quel endroit se trouve le paquet." Si M. Hallett évoque aussi des applications pour les compagnies aériennes ou le secteur médical, Vuzix veut toutefois faire un pas vers le marché grand public avec des applications permettant à ses appareils de lire des courriels ou de traduire des langues étrangères. "Si vous êtes au Japon et ne parlez ni ne lisez le japonais, les lunettes peuvent traduire les caractères pour vous et vous aider dans vos déplacements en se basant sur des coordonnées GPS, directement devant votre oeil au lieu de vous obliger à regarder votre téléphone", souligne-t-on chez Vuzix.

Du côté d'Epson, on propose les lunettes baptisées Moverio BT-200. Capitalisant sur les Moverio BT-100 qui, de l’aveu même du constructeur, se sont écoulés à environ un millier d’exemplaires en France, cette nouvelle génération de lunettes intelligentes veut clairement rivaliser avec les Google Glass. Pour rappel, il s'agit d’une paire de lunettes binoculaires, capable de projeter une image au centre des deux verres en surimpression. A l’inverse, les Google Glass affichent quant à elle des informations dans la partie supérieure du champ de vision. Pour ce faire, les Moverio BT-200 intègrent un système de vidéo projection à LED (résolution de 960 x 540 pixels)  dans les branches des lunettes. Côté esthétique, depuis leur première apparition il y a deux ans, les Moverio BT-200 ont subi un sérieux relooking dans le centre de R&D d'Epson. Le très imposant (220 grammes tout de même) BT-100 fait place, cette fois, à des branches affinées et se voit équipé de verres amincis. Maintenant, le modèle affiche une pesée approchant les 90 grammes. Petite précision importante, la forme des verres des BT-200 étant très proche de celle des verres optiques, il est, selon Epson, possible de commander des verres correcteurs - même teintés - adaptés à sa vue et de les « clipser » sur la monture Moverio. Quant au principe de fonctionnement des lunettes il ne change pas comparé au précédent modèle. Les lunettes reçoivent l’image d’un boîtier (fonctionnant sous Android 4.0.4), via une liaison filaire propriétaire. Dans l’absolu, on peut donc tout lire et tout faire – ou presque – avec ces lunettes : regarder des films, des photos, lire ses mails, surfer sur le Web, etc). Le boîtier a été lui aussi remis au goût du jour, tant physiquement (la surface tactile servant à naviguer dans les menus est beaucoup plus grande) que techniquement. Ces lunettes d'Epson devrait sortir courant mai à un prix indicatif de 700 euros.

Chez Sony, les lunettes dévoilées au public sont encore à l'état de prototype. Elles permettent de voir en surimpression toutes sortes d’informations et sont très clairement présentées, elles aussi, comme une alternative aux Google Glass. L'affichage des infos se fait en simultané sur les deux verres. Ceux si sont légèrement inclinables afin d’adapter l’affichage à la vision à chaque oeil. Une technologie de traçage laser permet de suivre le regard et de régler le positionnement des écrans de manière automatique. Par ailleurs, le son est acheminé grâce à deux haut-parleurs montés dans les branches (à la différence des Google Glass qui acheminent le son directement à l’oreille interne via les os du crâne).

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