Les Français soutiennent la création d'une offre sans reste-à-charge pour tous mais craignent une baisse de la qualité des équipements, indique en substance une enquête Odoxa pour le réseau de soins ouvert Carte Blanche Partenaires qui s'est intéressée à l'opinion des Français sur le reste-à-charge zéro dans les trois filières, non seulement l’optique, mais aussi le dentaire et l’audition.

Cela fait des années que les Français répètent la même chose aux sondeurs : les soins optiques, dentaires et auditifs sont mal remboursés. Dans une récente enquête Odoxa pour Carte Blanche, 3/4 des Français le déclarent de nouveau. 38% d'entre eux les jugent très mal remboursés, 35% assez mal remboursés. Ce constat se renforce évidemment avec l'âge, les besoins en soins optiques, dentaires et auditifs se faisant plus fréquents et/ou plus lourds en terme d'équipement. En effet, près de 60% des moins de 35 ans déclarent ainsi que les soins sont mal remboursés, quand plus des trois quarts des 35 ans et plus l'affirment. Ce remboursement insuffisant serait, on le sait, une des causes du renoncement aux soins :  60% des Français ont, au cours des cinq dernières années, déjà reporté ou renoncé à ce type de soins pour des raisons financières. La majeure partie (56%) est concernée par un report mais près de 4 Français sur 10 (39%) ont décidé de renoncer totalement à des soins, détaille l’étude Odoxa.

Dans un tel contexte, les Français ne peuvent se montrer que favorables à la création d'offres dites reste-à-charge zéro. Sans surprise et à la quasi-unanimité, ils adhèrent à ce genre de propositions commerciales : 92% d'entre eux y sont favorables dont 49 % très favorables. Interrogés sur les bénéficiaires de ces offres, les sondés souhaitent à 71% qu'elles soient universelles, donc sans distinction de revenus, quand seulement 29 % préféreraient qu'elles soient dédiées aux personnes à faibles revenus. Seulement voilà, les Français s’interrogent dans le même temps sur la qualité des équipements possiblement proposés. La création d'un panier de soins standards à la fois de qualité et intégralement remboursés sur laquelle travaille actuellement la ministre de la Santé, Agnès Buzyn, ne semble pas atteignable pour 54% des Français. Et près de 3 Français sur 4 (73%) craignent une baisse de la qualité des équipements (lunettes, prothèses dentaires ou audioprothèses) des offres reste-à-charge zéro.

Enfin, si les négociations entre le ministère de la Santé et la filière visuelle aboutissent (plusieurs « rounds » de discussions sont prévus), les Français souhaitent à 96% (53% indispensable, 43% secondaire) que la mise en place d’un reste-à-charge zéro profite avant tout aux fabricants hexagonaux. De ce point de vue, Carte Blanche estime qu'il coche déjà toutes les cases : « Les Français sont particulièrement sensibles aux questions de santé et ne veulent pas que la qualité se dégrade. En tant que réseau de soins ouvert, nous avons déjà démontré, pour l'optique, qu'il est possible de proposer des équipements de qualité, sans reste à charge pour le bénéficiaire, et fabriqués en France. Nous souhaitons, avec les pouvoirs publics, tendre vers l'extension des offres sans reste à charge à d'autres domaines », commente Jean-François Tripodi, directeur général du réseau, en référence, bien sûr, à l’offre maison Prysme. Le reste-à-charge zéro à l’épreuve de la qualité des produits, telle est donc la question - inquiète - que se posent les Français et que reflète ce sondage. Nul doute qu'ils regarderont attentivement comment le gouvernement entend solutionner cette délicate équation.

Pour recevoir les dernières infos, inscrivez-vous à notre newsletter.