Une résolution prônant une valorisation du Made in France a été votée par les députés UMP. Purement symbolique, elle a été vivement critiquée par certains élus de l'opposition.

Sujet "brûlant". C'est en ces termes que Christian Estrosi, l'ex-ministre de l'Industrie, parle du Made in France et, au-delà, de la réindustrialisation de l'Hexagone. Ce thème est à ce point "incontournable" selon lui qu'il a déposé la semaine dernière une proposition de résolution en faveur du Fabriqué en France. Elle préconise un étiquetage plus précis de l'origine des produits, avec l'apposition du label "Made in France" pour ceux qui sont fabriqués sur le territoire à 55 % minimum. Ce texte, qui a été adopté par les 180 députés de la majorité parlementaire, n'a cependant pas force de loi. Il s'agit seulement d'une recommandation d'ordre symbolique. C'est sans doute pourquoi l'opposition s'est abstenue lors du vote. Éric Besson, l'actuel ministre de l'Industrie, voit dans cette résolution une "première étape" vers une possible évolution communautaire sur le marquage d'origine. De fait, les députés favorables au texte souhaitent que l'Union européenne prenne fortement position s'agissant de la provenance des produits manufacturés, et ce en vue de mieux informer le consommateur. Dans l'opposition, on estime en revanche que cette résolution, fût-elle simplement indicative, est un trompe-l'oeil. Élu PCF, André Chassaigne l'a ainsi taxé "d'os à ronger" et "de petit coup politique pour faire passer la pilule de dix ans d'abandon industriel". "Mieux vaudrait mener une politique de hausse des salaires car pour acheter français et produire français, il faut du pouvoir d'achat", a-t-il lancé à l'adresse de M. Besson, qui a rétorqué : "Soyez beaux joueurs ! Reconnaissez tout de même qu'il y a des emplois qui sont sauvés tous les jours !"