En début de semaine, le premier Livre blanc de la filière optique - titré « Santé visuelle 2030 : voir plus loin ! » - nous a été présenté. Il s’agit d’une feuille de route collective visant à nourrir, par des propositions concrètes, les futures politiques publiques en matière de santé visuelle.

Puisque c’est le premier du genre, le Livre blanc de la filière optique fait date. Fruit de plusieurs mois de réflexion, il est le résultat d’un travail de convergence entre les syndicats d’opticiens et le syndicat des industriels*, dans le cadre du Conseil Interprofessionnel de l’Optique (CIO). C’est cette instance, co-présidée par Henri Grasset et Stéphane Corfias, respectivement lunetier et opticien, qui nous a présenté les lignes de force de ce document et sa vocation. « Ce n’est pas un document de syndicats mais un document de filière », ont tenu à dire d’emblée les intéressés, soulignant ainsi qu’il s’agit d’une démarche répondant à des enjeux de santé publique, non à des intérêts corporatistes. « À l’origine de la démarche, il y a les besoins visuels des Français avant tout », contextualise M. Corfias. « Ce Livre blanc repose sur une analyse partagée par tous les représentants du secteur des problématiques de soins », complète de son côté M. Grasset.

Dans un contexte où ces besoins visuels vont aller grandissant à l'avenir, le Livre blanc envoie un message clair aux décideurs publiques, quels qu’ils soient : la filière optique a des atouts - humains et technologiques - à faire valoir et à mettre au service de la prise en charge visuelle des Français. Pour les cinq prochaines années, les contributeurs du document estiment que sept objectifs sont prioritaires : développer une stratégie de santé visuelle aux niveaux national et local ; mettre en place une stratégie de prévention, de suivi et de dépistage pour permettre l’accès de tous aux traitements innovants ; faciliter l’accès aux lunettes et aux lentilles de contact ; encourager la coopération et la confiance entre ophtalmologistes, orthoptistes et opticiens à travers la formation et des règles professionnelles ; valoriser le rôle et les services de l’opticien ; valoriser la diversité de l’offre et l’accès à l’innovation en matière d’équipements ; et enfin, laisser le patient libre du choix de l’opticien et des équipements. Une fois ces jalons clairs posés, le Livre blanc formule une trentaine de propositions qui sont de nature, selon les initiateurs du document, à optimiser et l’accès aux soins et l’accès aux équipements. Véritable feuille de route pour la prochaine mandature et même au-delà, ce Livre blanc constitue donc un support de communication fort à destination des responsables publics, à tous les échelons.

C’est pourquoi le CIO va non seulement l’adresser aux équipes de campagne des deux candidats en lice pour l’élection présidentielle, mais aussi le promouvoir auprès des administrations et des parlementaires, après l’échéance électorale. Ce document n’est donc pas seulement l’aboutissement de cinq mois d’intenses travaux de consultations entre les représentants du secteur, c’est surtout un point de départ, le début d’un mouvement qui entend nourrir concrètement la prise de décision en matière de politique publique de santé. « C’est un socle commun que chacun peut et doit désormais s’approprier pour faire progresser le système de santé dans son ensemble », a déclaré le duo à la tête du CIO à l’issue de la présentation du document. Reste à savoir maintenant comment les ophtalmologistes vont accueillir ce document qui se donne comme la boussole de toute la filière optique. Pour le savoir, nous avons sollicité mercredi le Dr Thierry Bour, qui dirige le syndicat des ophtalmologistes. S’il nous a bien confirmé avoir pris connaissance du Livre blanc, il ne souhaite pas faire de commentaires pour l’instant.

Le Livre blanc est consultable en ligne, sur le compte Facebook du CIO ou téléchargeable sur le site du GIFO.

* Le CASOPI (syndicat des Centrales d'Achat au Service des OPticiens Indépendants), la FNOF (Fédération Nationale des Opticiens de France), le ROF (Rassemblement des Opticiens de France), le SYNOM (Syndicat National des centres d'Optique Mutualistes) et le GIFO (Groupement des Industriels et Fabricants de l’Optique).

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