Suite aux inondations qui ont sinistré un temps ses sites de production thaïlandais, Hoya est toujours mobilisé et regarde l'avenir avec confiance. Notamment grâce au soutien affiché de la majorité de ses clients français.

"A toute chose malheur est bon", dit le proverbe. Il y avait un peu de ça dans la conférence de presse organisée par Hoya, avant-hier, sur son site d'Emerainvile (77). À l'image du propos d'ouverture d'Hans Werquin, président d'Hoya Europe : "Les difficultés que nous traversons en ce moment nous ont permis, paradoxalement, d'accélérer des changements qui de toute façon devaient intervenir plus tard". Les difficultés en question, ce sont évidemment les inondations d'octobre, inédites par leur ampleur, qui paralysent la Thaïlande, pays dans lequel Hoya possède deux sites de production en cours de redémarrage. Quant aux changements, il s'agit de dynamiques de distribution plus réactives que le groupe souhaitait mettre en place progressivement. Les événements l'ont poussé à s'y consacrer plus tôt que prévu. "Par la mobilisation qu'elle nous impose, cette situation sans précédent que nous vivons nous permet d'opérer un rééquilibrage de notre production". Autrement dit, le plan d'urgence lancé par Hoya permet le redéploiement de l'outil de production du côté de l'Europe, notamment dans les usines hongroise et allemande, mais aussi sur le site d'Emerainville. Un outil de production qui s'est d'ailleurs vu alloué, urgence oblige, 24 millions d'euros d'investissements en matériels divers. "Ceci pour faire face  immédiatement à la demande de nos clients", indique Hans Werquin.
Les clients, parlons-en : comment ont-ils réagi à l'annonce de cette période de crise ? A ce propos, Patrice Pineau, directeur général adjoint Hoya France, est formel : "La solidarité domine chez nos clients français. Les opticiens nous ont fait part en nombre de leur soutien. Si certains d'entre eux sont, par nécessité, passés à la concurrence, 93 % de nos clients nous assurent qu'ils reviendront, une fois la situation revenue à la normale". Justement, pour quand ce retour à la normale est-il prévu ? Hans Werquin a fixé un calendrier : "D'ici à la fin de l'année Hoya sera en mesure d'assurer 90 % de sa production et 100 % dès le premier trimestre 2012". En attendant, les équipes d'Hoya se retroussent les manches, en France comme à l'étranger. Si la direction s'attend évidemment à ce que la situation impacte à court  terme les résultats du groupe, elle est confiante dans l'avenir. À l'instar d'Hans Werquin, visiblement très combatif : "C'est une mauvaise passe que nous traversons. Celle-ci terminée, nous reprendrons notre route sur la voie de l'innovation et nos investissements en R&D." Ce qui ne nous tue pas, nous rend plus fort, dit un autre proverbe. Là encore il y avait un peu de ça dans le discours de clôture du président d'Hoya Europe.