100 % Santé, publicité accrocheuse des enseignes, prise en charge d’une monture tous les deux ans… À l’occasion d’un point-presse le 13 mars, le président de la Fédération nationale de la mutualité française s’est montré offensif sur différents sujets concernant directement l’optique.

Éric Chenut (photo), le président de Fédération nationale de la mutualité française* depuis 2021, a l’art de poser les questions qui fâchent. Lors d’un récent point-presse - auquel notre rédaction n’a pas été conviée -, il a visiblement remis en cause différentes choses liées à l’optique. Selon les médias ayant pu assister à cette rencontre (l’AFP, Le Quotidien du Médecin, L’Argus de l’assurance, etc.), le représentant de la Mutualité française prenait la parole sur le rôle des complémentaires santé et l’écosystème assurantiel. L’optique n’était donc qu’un sujet parmi d’autres, mais pas le moins polémique... Éric Chenut se dit d'abord convaincu de la nécessité de « réinterroger le périmètre et les contenus du contrat responsable et solidaire », qui intègre les paniers du 100 % Santé.  « Quand le contrat responsable et solidaire a été mis en place il y a vingt ans, il était destiné aux soins essentiels. Depuis, on y a ajouté des choses. S’agit-il toujours de l’outil dont on estime qu’il est là pour solvabiliser les soins essentiels ou est-il autre chose ? Le cas échéant, il faut réfléchir à comment on le finance », estime le porte-voix de la Mutualité, qui ne peut que constater le poids grandissant de ce type de contrat dans l’économie mutualiste. Dégagée par une concertation entre les acteurs du secteur et les décideurs publics, une nouvelle « orientation » lui parait souhaitable.  

S’agissant plus particulièrement du dispositif 100 % Santé, la prise en charge de l’optique lui semble notamment devoir être requestionnée. « On pourrait se demander si, lorsque la vue ne change pas, une sorte de droit de tirage tous les deux ans est forcément nécessaire », a-t-il souligné à titre d’exemple. Et l’intéressé d’affirmer avec vigueur à propos du renouvellement systématique des lunettes : « Nous [les complémentaires santé] ne sommes pas là pour solvabiliser un accessoire de mode, mais pour couvrir un aléa de santé ». Dans ce contexte, les campagnes de communication régulières des enseignes d’optique le hérissent particulièrement. Éric Chenut pointe ainsi du doigt les spots vantant certaines offres commerciales en matière de multi-équipement : « Si on propose une deuxième paire à un euro, c’est que la première n’est pas au bon prix ! Il n’y a pas de philanthropes… Il faut arrêter de prendre les gens pour des idiots », s’est-il irrité, agacé par les « logiques marketing » en santé, toujours selon les propos rapportés par nos confrères présents lors de ce point-presse qui a eu lieu la semaine dernière.

* Pour rappel, elle représente plus de 500 organismes couvrant quelque 35 millions d'assurés.

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